Exposition Richard Pak « La Firme » > 24 oct. 2024 – 5 janv. 2025 – Fermetures exceptionnelles à 16h les 24 et 31 décembre.
Pendant les vacances de Noël 2024, la bibliothèque est ouverte uniquement sur rendez-vous.
Du mardi au dimanche de 11h à 18h au 58 allées Charles de Fitte (nouveau lieu pendant la durée des travaux).
Prix Caritas Photo Sociale 2023
- Exposition
- Lieu Galerie le Château d'Eau
-
Public
- Tout Public
- À partir de 8 ans
Lauréate 2023 : Anaïs Oudart « Héroïnes 17 » - Finalistes : Sarah Leduc « Ailleurs ici » et Mat Jacob «Thierry et la violence du monde »
Pour la quatrième édition du Prix Caritas Photo Sociale, la Galerie Le Château d’Eau accueillera à partir du 22 novembre la lauréate 2023 Anaïs Oudart pour sa série « Héroïnes 17 » qui documente les difficultés des jeunes femmes issues de l’Aide sociale à l’enfance de se construire seules, sans parents ni famille.
Dans le même espace, seront présentées les travaux des deux finalistes : Sarah Leduc pour sa série « Ailleurs ici », un travail sur l’attente des personnes en demande d’asile dans un village d’Occitanie. Mat Jacob pour « Thierry et la violence du monde », une enquête sur les traces d’un sans-abri à la découverte du monde de la rue et de la précarité.
Dans sa volonté de vouloir montrer une pluralité des thématiques photographiques, Le Château d’Eau tient à soutenir et valoriser la photographie documentaire sociale.
La Galerie Le Château d’Eau se réjouit cette année encore de ce partenariat avec le Réseau Caritas France débuté il y a deux ans et qui, sous la forme d’un rendez-vous annuel présente, l’exposition du ou de la Lauréat(e) de ce Prix et de ses deux finalistes.
Lauréate Anaïs Oudart « Héroïnes 17 »
La « philosophie » du Prix Caritas Photo Sociale ne privilégie aucun genre, traitement ou procédé photographique. Il peut primer des démarches documentaires, des reportages ou des écritures plus contemporaines, artistiques et conceptuelles.
Les choix du jury de l’édition 2023 illustrent cette diversité de propositions esthétiques pour aborder les situations de pauvreté, de précarité et d’exclusion en France, avec trois regards différents qui, au final, deviennent complémentaires et nous parlent également de l’état de la photographie aujourd’hui et de ses possibilités. Anaïs Oudart, la lauréate de cette année développe une analyse et une enquête sur une situation nouvelle. Constatant que la crise sanitaire a accentué les crises au sein des familles et que de
nombreux jeunes, y compris mineurs, ont été exclus de leurs foyers, et que 40% des SDF de moins de 25 ans viennent de l’Aide Sociale à l’Enfance elle s’est penchée sur la situation critique de jeunes femmes suite à cette situation. « J’ai décidé de témoigner de leurs difficultés à l’âge adulte à se construire seules, sans parents ni famille. Nombreuses ont connu ou connaissent une situation de précarité de logement, Certaines ont un parcours d’errance, d’autres ont eu recours à la prostitution comme moyen pour s’en sortir. Toutes continuent d’avancer malgré le manque de soutien et de logement. ».
Alternant portraits formels et images symboliques, Anaïs Oudart, dans des photographies à la couleur très maitrisée, transforme ces jeunes femmes en personnages forts, en « héroïnes » comme elle les nomme. Elle leur redonne, par la photographie, leur dignité.
Christian Caujolle, conseiller artistique
Les deux finalistes
C’est dans d’autres directions esthétiques et plastiques que les finalistes nous entrainent, prouvant à la fois l’extension des possibilités de la photographie et sa capacité à traiter des questions sociales et de les éclairer.
Sarah Leduc « Ailleurs ici »
En attendant que leur sort ne soit scellé par les services français de l’immigration, une cinquantaine de migrants sont hébergés dans le Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) de Lagrasse, en Occitanie. Ils viennent de Somalie, du Mali, de Côte d’Ivoire, d’Algérie, de Turquie, d’Iran ou d’Albanie Le petit village des Corbières a une forte tradition d’accueil. En 1983, les Lagrassiens ouvraient leurs bras aux « boats people », ces réfugiés cambodgiens, laotiens et vietnamiens fuyant la dictature Khmer rouge. Depuis, les migrants s’y succèdent le temps de la procédure.
Dans des couleurs sans effet, sans aucun spectaculaire, Sarah Leduc, qui s’inscrit dans la tradition du photojournalisme, documente le quotidien fait d’attente de cette population.
Christian Caujolle, conseiller artistique
Mat Jacob «Thierry et la violence du monde»
« Thierry est sans-domicile-fixe. Depuis 25 ans, il sillonne la France, sa maison sur le dos, après qu’il ait tout quitté, rompu tout lien avec sa famille, son travail et les institutions. J’ai croisé son chemin en pleine pandémie, triste temps où les gens de toutes les origines sociales s’éloignent et se protègent les uns des autres. J’ai hébergé Thierry quelques temps, un lien s’est tissé. Nous avions convenu que je prendrai la route à ses côtés, je témoignerai de ce qu’est la vie à la rue, dans ce monde-là, en ces temps-là. Il m’a donné son accord, puis peu après, il a disparu. Il a choisi un autre chemin. Je suis parti à sa recherche dans le Doubs et à Besançon, dernier endroit où il avait été aperçu. La recherche de Thierry s’est transformée en enquête. Une quête… dans le milieu des sans-abris, de ceux qui ont pour domicile les rues des villes. »
Venu du photojournalisme, Mat Jacob développe une écriture classique, en noir et blanc, qui s’inscrit dans une longue tradition de la photographie sociale, mais il la complexifie en organisant ses photographies en séquences et montages et il fait intervenir le texte à même les tirages.
Christian Caujolle, conseiller artistique
Les séries « Héroïnes 17 » et « Thierry et la violence du monde » ont été réalisées dans le cadre de la grande commande photographique du Ministère de la Culture, pilotée par la Bibliothèque nationale de France.
Livre > monographie publiée par Filigranes éditions
La lauréate bénéficie de l’édition par Filigranes en novembre 2023 d’un livre monographique dédié à la série primée.
A la boutique et en librairie à partir de novembre 2023
Texte d’introduction de Emmanuelle Hascoët
Co-production Filigranes / Prix Caritas Photo Sociale
Format 210×300
Broché
Anaïs Oudart > héroïnes 17
La crise sanitaire a accentué les difficultés au sein des familles. Dans les foyers les plus fragiles, les adolescents ont été perçus comme une charge entrainant une augmentation significative du nombre de cas de ruptures familiales. Anaïs Oudart a décidé de témoigner des difficultés de jeunes femmes entre 18 et 25 ans à se construire seules, sans parents ni famille. Nombreuses ont connu ou connaissent une situation de précarité de logement, certaines ont un parcours d’errance, d’autres ont eu recours à la prostitution comme moyen de s’en sortir.… Elle a réalisé un portrait et une interview de chacune d’entre elles dans un procédé collaboratif. Elle a suivi leurs choix du lieu de prise de vue et la façon dont elles souhaitaient être représentées, tout en révélant leur force et leur résilience.
Sarah Leduc > Ailleurs Ici
Ils viennent de Somalie, du Mali, de Côte d’Ivoire, d’Algérie, de Turquie, d’Iran ou d’Albanie. Ils ont fui la guerre, la dictature religieuse, le crime organisé ou des coutumes patriarcales qui soumettent femmes et petites filles aux pires vexations. Ils ont tout laissé pour trouver refuge en France où ils demandent l’asile. En attendant que leur sort ne soit scellé par les services français de l’immigration, une cinquantaine de personnes sont hébergées dans le Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) de Lagrasse, en Occitanie.
Mat Jacob > Thierry et la violence du monde
Thierry est sans-domicile-fixe. Depuis 25 ans, il sillonne la France, sa maison sur le dos, après qu’il ait tout quitté, rompu tout lien avec sa famille, son travail et les institutions. Mat Jacob raconte sa démarche : « J’ai croisé son chemin en pleine pandémie, triste temps où les gens de toutes les origines sociales s’éloignent et se protègent les uns des autres. Les relations se durcissent et bien plus pour ceux qui sont à la marge. L’isolement sonne encore plus fort. Les conditions de vie se fragilisent. J’ai hébergé Thierry quelques temps, un lien s’est tissé. Nous avions convenu que je prendrai la route à ses côtés, je témoignerai de ce qu’est la vie à la rue, dans ce monde-là, en ces temps-là. Il m’a donné son accord, puis peu après, il a disparu. Il a choisi un autre chemin. Je suis parti à sa recherche dans le Doubs et à Besançon, dernier endroit où il avait été aperçu.
Anaïs Oudart vit et travaille à Paris. Ses projets photographiques explorent sous différentes formes la fragilité des rapports humains. Son travail de portraitiste engagé cherche à la fois à dénoncer les violences, mais aussi à rendre hommage à des parcours de vie résilients. En 2022, elle est lauréate de la bourse du Ministère de la Culture pilotée par la Bibliothèque Nationale de France : « Radioscopie de la France, Regards sur un pays traversé par la crise sanitaire. », pour sa série Héroïnes 17.
Sarah Leduc , née en 1981 à Paris, est journaliste et photographe indépendante, installée entre la France et l’Espagne. Diplômée en anthropologie à l’EHESS puis formée au journalisme international à Londres, elle a travaillé pendant plus de 12 ans comme reporter multimédia à France 24, couvrant l’actualité en texte et en images au gré des soubresauts du monde. A Madrid, elle décide de se consacrer à la photographie, se forme à l’EFTI, et intègre l’agence Hans Lucas en 2023. Particulièrement intéressée par les questions de droits de l’Homme et phénomènes migratoires, elle aime écouter ceux que l’on n’entend pas et regarder ceux que l’on ne voit pas, au pas de sa porte ou à l’autre bout du monde.
Mat Jacob est co-fondateur en 1991 du collectif Tendance Floue. Son langage et sa pluridisciplinarité sont le fruit de multiples voyages, d’un besoin viscéral de questionner le monde et rapporter le réel. Sa série Chiapas, Insurrection zapatiste au Mexique s’inscrit au coeur d’un travail photographique documentaire et humaniste, mené durant plus de vingt ans. Déclinée à la fois en exposition, présentée en France, au Mexique et en Colombie, elle a fait l’objet d’une parution dans la collection Photo Poche aux Éditions Actes Sud et lui a valu un prix au World Press Photo.