Exposition Richard Pak « La Firme » > 24 oct. 2024 – 5 janv. 2025
Du mardi au dimanche de 11h à 18h au 58 allées Charles de Fitte.
Guillaume Herbaut « Crépuscule[s] » – « conversations avec Eugène Trutat »
- Exposition
Infos pratiques
- Date et heure
- Lieu Galerie le Château d'Eau
- Public Tout Public
À travers ses photographies, Guillaume Herbaut retourne dans les paysages d’Eugène Trutat en se focalisant tout particulièrement sur le Luchonnais.
Associant archives, paysages et natures mortes, il nous propose une conversation inédite pour redéfinir les contours visuels et sensibles d’un nouveau rapport au monde.
Guillaume Herbaut, photojournaliste est lauréat de la Résidence 1+2 Factory en 2022. Depuis plusieurs mois, il réalise une série inédite en partenariat avec le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, à partir du fonds Eugène Trutat. Premier directeur du Muséum, photographe, pyrénéiste, géologue et naturaliste à la fin du XIXème siècle, Eugène Trutat est aussi l’un des précurseurs de la photographie. Un exceptionnel fonds constitué de milliers de photographies sur plaques de verre sur le quotidien des années 1860-1910 est le point de départ de la démarche de Guillaume Herbaut.
Exposition présentée dans le cadre de la Résidence 1+2 Factory, en collaboration avec le Muséum de Toulouse
Retour dans les paysages pyrénéens d’Eugène Trutat
Les sciences n’ont jamais été autant au centre du débat public. Les scientifiques analysent, cherchent, comparent, éditent des articles et des rapports. Bref, ils sont en première ligne. Nos photographes en résidence sont souvent les témoins privilégiés de leurs questionnements contemporains et apportent leurs regards distanciés et novateurs. C’est dans ce sillon sensible et créatif que s’inscrivent depuis 2016 toutes les actions de la Résidence 1+2 à Toulouse : créer sur des territoires de proximité des contenus visuels inédits afin d’interroger des enjeux plus universels. Dès les origines, la photographie dialogue avec les sciences. Photographes et scientifiques ont la volonté commune de redonner du sens au visible ou à l’invisible et donc de construire des formes interprétatives nouvelles. Associer la photographie aux sciences, c’est créer une chaîne de transmission vertueuse des savoirs et des pratiques. Le 1+2 se revendique comme un laboratoire d’idées et une fabrique des possibles. N’est-ce pas aussi la définition idoine d’une résidence de création ? Il est vrai qu’à première vue, tout oppose photographie et science : elles n’ont ni le même objet, ni les mêmes méthodes et finalités. Si la première convoque le sensible et les imaginaires, la seconde s’inscrit dans la raison et la réalité. Et pourtant, à y regarder de plus près, elles ont en commun de questionner le monde en rendant visible l’invisible, repoussant les frontières de la connaissance, donnant à voir autrement. En associant la photographie et les sciences, la Résidence 1+2 produit, valorise et promeut une photographie d’auteur en liens étroits avec un patrimoine scientifique exceptionnel sur les territoires. Elle a aussi pour ambition de faire se rencontrer des personnes qui à priori n’avaient aucune chance de dialoguer ensemble.
À une époque où les frontières s’effritent entre toutes les disciplines, réunir dans un même projet photographe et scientifiques, c’est les inviter à unir leurs forces, à impulser de nouvelles transversalités, à renouveler les formes créatives pour nous aider, ensemble, à mieux comprendre et agir face aux enjeux du monde contemporain. Au Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, Guillaume Herbaut est pour la première fois dans sa longue carrière de photojournaliste en immersion au sein d’une collection photographique, celle exceptionnelle du fonds Eugène Trutat constitué de milliers de photographies sur plaques de verre sur le quotidien des années 1860-1910. Photographe, pyrénéiste, géologue et naturaliste à la fin du XIXème siècle, Eugène Trutat est aussi l’un des précurseurs de la photographie. Ce fonds est le point de départ des réflexions de Guillaume Herbaut qui s’est attaché par ailleurs à créer des passerelles visuelles avec plusieurs autres disciplines scientifiques dont la taxidermie. A travers ses photographies, il retourne dans les paysages d’Eugène Trutat en se focalisant sur le Luchonnais. Associant archives, paysages et natures mortes, il nous propose une conversation inédite afin de redéfinir les contours visuels et sensibles d’un nouveau rapport au monde. A la fin du XIXème siècle, Eugène Trutat a vécu dans un monde de découvertes protéiformes dans lequel les sciences cautionnaient bien des expériences humaines, pour le meilleur et pour le pire. L’Homme occidental y était tout puissant. La démarche photographique de Guillaume Herbaut s’inscrit dans une période charnière, celle que nous vivons actuellement, celle du changement climatique et d’un conflit européen incertain. Il prend conscience de la finitude de notre monde contemporain et nous sommes les témoins privilégiés de ses questionnements. Sont-ils annonciateurs d’une nouvelle ère ?
Philippe Guionie, commissaire de l’exposition – Directeur de la Résidence 1+2 -Toulouse
Biographie de l’artiste
Guillaume Herbaut, photographe français, membre de l’Agence VU’ depuis 2021, basé à Paris.
Parallèlement à des commandes pour la presse, son travail documentaire le conduit dans des lieux chargés d’histoire dont il interroge les symboles et la mémoire afin d’en révéler les drames invisibles : Tchernobyl, Auschwitz, Nagasaki et plus récemment le conflit en Ukraine. Ses photographies ont été exposées au Jeu de Paume, à la Maison rouge, à la Grande Arche du Photojournalisme ou encore dans de nombreux festivals. Il a reçu plusieurs récompenses, dont trois World Press, un Visa d’or, le prix Niépce 2011 et, en 2016, le prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, catégorie web journalisme, pour son carnet de route en Ukraine produit par Arte Info. Son livre Ukraine, Terre désirée, paru aux Éditions Textuel en 2022, retrace les origines du conflit à travers vingt ans de reportage.