Exposition Richard Pak « La Firme » > 24 oct. 2024 – 5 janv. 2025 – Fermetures exceptionnelles à 16h les 24 et 31 décembre.
Du mardi au dimanche de 11h à 18h au 58 allées Charles de Fitte (nouveau lieu pendant la durée des travaux).
Livres photo # 1 : le paysage éditorial en France
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Le champ éditorial du livre de photographie procède d’un paradoxe : à la fois créatif et florissant, avec plus de deux cent ouvrages édités par an, il reste néanmoins fragile, car soumis aux aléas économiques comme l’augmentation croissante des coûts de production. De nos jours celui-ci est un élément essentiel pour faire connaitre le travail d’un photographe, tout autant que les expositions. Voici un large aperçu de ce qu’est le marché du livre photo en France à travers ses maisons d’édition, avec un focus sur le réseau France PhotoBook fédérant trente éditeurs indépendants, répartis sur tout le territoire français.
Le réseau France PhotoBook
France PhotoBook est une association créée en 2019 dont l’objectif est de « faire reconnaître le livre de photographie comme un champ éditorial à part entière ». Elle entend également « promouvoir l’édition de création photographique en France et à l’étranger« . Soutenue par le ministère de la Culture, France PhotoBook a depuis cette date déployé un vaste réseau et fédère à ce jour trente éditeurs indépendants. Elle est ouverte à tout éditeur de livres de photographie dont le siège social est situé en France, ayant trois ans d’existence et produisant au moins trois titres par an. Cette défense et promotion de la singularité du livre photo passe par un volet formation des libraires et des bibliothécaires avec des éditeurs-enseignants, ainsi qu’un travail avec les IUT et des interventions à l’École de la Librairie, « principal organisme de formation à destination des libraires« . France PhotoBook a également intégré en mars 2023 le réseau Fontaine O Livres, association qui « accompagne le développement et la promotion des acteurs indépendants de l’édition », par le biais de services et de formations.
La présence efficiente dans les foires, festivals et autres manifestations autour du livre photo est également un axe important de ses activités. Sur l’invitation des Rencontres d’Arles 2024, France PhotoBook organise pour la troisième année consécutive « Arles Books Fair », à l’École Nationale Supérieure de la Photographie et au Collège Saint-Charles. Au programme : des rencontres avec les photographes, les autrices et auteurs. L’événement rassemble une cinquantaine de maisons d’édition internationales résumant la richesse et la diversité des propositions éditoriales. France PhotoBook poursuit également sa politique de présence sur les foires internationales, comme à Unseen Amsterdam (Hollande).
Une gazette semestrielle, destinée aux libraires et aux bibliothécaires a vu le jour en 2022, La Revue. Elle permet de se tenir au courant de l’actualité éditoriale, avec une sélection des libraires partenaires, mais aussi d’entrer dans les coulisses d’un métier (comme celui de tireur). Au menu également, des entretiens réalisés avec des professionnels et professionnelles du milieu de l’édition photo.
L’association a également lancé le « Prix des Libraires » : vingt et un libraires recevront la sélection de chacun des trente éditeurs, et désigneront un lauréat.
Liste des maisons d’éditions membres du réseau : https://francephotobook.fr/editeurs/
Focus sur quelques maisons d’édition indépendantes
Atelier EXB
L’Atelier EXB / Éditions Xavier Barral a été fondé en 2002 par Xavier Barral (1955-2019), et repris en 2020 par les cinq membres de l’équipe (Jordan Alves, Nathalie Chapuis, Yseult Chehata, Charlotte Debiolles et Perrine Somma). La maison d’édition publie des ouvrages qui abordent » les formes nouvelles de la photographie, de l’art contemporain et des sciences« . Le premier livre publié est celui de Luc Delahaye, Une ville. Suivront ensuite de nombreux noms de la photographie comme Jane Evelyn Atwood, Antoine d’Agata, Raymond Depardon, Josef Koudelka, Sergio Larrain, Martin Parr, Bernard Plossu, le collectif Tendance floue, etc. L’Atelier EXB permet de redécouvrir aujourd’hui des signatures majeures par des réactualisations éditoriales, ainsi que des figures émergeantes, tout en interrogeant ce qu’est le médium photographique.
Chose commune
Chose commune est une maison d’édition cofondée en 2014 par Cécile Poimboeuf-Koizumi (qui en est actuellement la directrice) et Vasantha Yogananthan. Vasantha Yogananthan (France,1985) est un photographe reconnu, notamment après la publication de son travail A myth of two souls (Chose Commune, 2013-2021) série de sept livres inspirés par le récit épique indien du Râmâyana. La maison indépendante marseillaise, si elle fut créée pour publier sa première monographie Piémanson (2014) a déployé ses ailes pour développer un univers particulier, où livres de photographes émergeants côtoient des figures importantes du monde de la photographie dont tout ou une partie de l’œuvre est méconnue. A l’image du livre de Deanna Dikeman, Relative Moments (2024), série originelle complétant les extraits formant Leaving and Waving, ouvrage publié par Chose Commune en 2021.
Contrejour
L’aventure éditoriale de Contrejour débute en 1975, sous l’impulsion de Claude Nori, lui-même photographe. Les années 1970 voient apparaitre le mouvement de la « nouvelle photographie », dite photographie d’auteur, revendiquant un langage de la photo spécifique, entendu comme une forme d’art. Soutenu par une galerie à Montparnasse, Claude Nori, avec des auteurs comme Jean-Claude Gautrand, Bernard Plossu, Carole Naggar ou Jean-François Bauret créent un collectif, fondent un journal et la maison d’édition du même nom. Contrejour permit ainsi à une génération de jeunes auteurs inconnus de publier leurs premiers livres : Jeanloup Sieff, Sebastião Salgado, Pierre et Gilles, Bernard Plossu, Gilles Peres, etc. Suivirent des essais historiques et critiques, ainsi que les revues Les Cahiers de la Photographie, et Camera International. Les éditions Contrejour reparaissent en 2011 à Biarritz, toujours sous l’impulsion de Claude et Isabelle, continuant leur politique éditoriale de valorisation de la photographie d’auteur.
delpire & co
Robert Delpire (1926-2017) fut éditeur, directeur d’une agence de publicité, galeriste, commissaire d’exposition, créateur et directeur du Centre National de la Photographie. Ce personnage important dans l’histoire de la photographie publia de nombreux ouvrages devenus aujourd’hui des classiques : l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson, les premiers livres de Robert Franck ou de Joseph Koudelka, Sarah Moon, etc. L’aventure commence avec la création de la revue d’avant-garde NEUF : trois ans et neuf numéros qui vont lui permettre de travailler avec de nombreux photographes : Brassaï, Édouard Boubat, Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Robert Frank, Izis… Mais écrivains et artistes collaborent également : André Breton, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Fernand Léger, Henri Michaux, Henry Miller, le graphiste Savignac…En 2020, Delpire devient delpire & co, à la fois maison d’édition, librairie-galerie.
A voir également : Les Carnets de l’Institut, une collection imaginée par l’Institut pour la photographie des Hauts-de-France dans le cadre du programme de valorisation de ses fonds d’archives de photographes, et éditée en collaboration avec delpire & co.
Dunes Éditions
Dunes est une jeune maison d’édition parisienne de livres de photographie créée en 2021 par Margaux Beaughon, et entend « raconter des histoires, et à travers elles l’histoire de notre monde contemporain« . Les rochers fauves font suite à leur première parution, Reaching for dawn d’Elliott Verdier, sortie en juin 2021 (également présent à la bibliothèque). Elle organise un photobook tous les six mois au Paris Print Club. Le projet est simple : chaque participant apporte un livre photo qui l’a marqué et le présente au groupe.
d’une rive à l’autre
« Chaque livre des éditions d’une rive à l’autre est le lieu d’une rencontre entre un.e photographe et un.e scientifique : anthropologue, historien et historienne, philosophe, sociologue, mais aussi neurobiologiste, géomorphologue… Ils/elles explorent la complexité de notre monde en mobilisant différents modes de connaissance tels que l’abstraction, la raison, la perception et l’émotion. À l’origine de chaque projet éditorial, il y a cette volonté d’informer, de sensibiliser, de faire réfléchir et réagir à travers la rigueur de la science et la liberté de l’art. ». Patrick Rollier présente ainsi sa maison d’édition, créée en 2009, le catalogue s’étant construit avec ce double regard, de la photographie et du texte, l’éditeur étant extrêmement attaché à cette notion de dualité, plutôt que de complémentarité.
Éditions Sometimes
Initiée par Charlotte Guy en 2014 et basée au Grau-du-Roi (Hérault), les Éditions Charlotte Sometimes a perdu son prénom et l’allusion au célèbre single des Cure au fil du temps, mais sans en oublier la poésie teintée d’un romantisme noir. Charlotte Guy édite des livres d’artistes, sérigraphies en tirage limité ainsi qu’une revue, Printemps Eté Automne Hiver (PEAH). « Un beau livre doit être une parfaite « machine à lire ». Il doit permettre de donner à l’ordinaire un sens élevé, au connu la dignité de l’inconnu, au fini l’apparence de l’infini« . A lire ici une interview de Charlotte Guy réalisée par Fabien Ribery sur son blog.
Essarter Éditions
Essarter Éditions est une maison d’édition de photographie documentaire, créée en 2017 par Mathilde Vaveau, photographe et éditrice en chef, et Lou Reichling, graphiste. Ces deux personnes ont été rapidement rejointes par un autre photographe, Paul de Lanzac, s’intéressant lui à la représentation du travail en photographie. Essarter croise histoire et politique, photographie documentaire et histoire de l’art, soutenus par des textes théoriques ou poétiques. Fonctionnant par appel à projet leur politique éditoriale est centrée sur les questions sociétales, politiques et historiques relatives aux notions de frontières, conflits, migrations et appartenance culturelle. Le nom de la maison d’édition est emprunté au verbe essarter, qui signifie « débroussailler, défricher, déblayer un terrain afin d’y ouvrir un champ libre, une zone fraîche et inexplorée« .
Filigranes Éditions
Les éditions Filigranes ont été crées par Patrick Le Bescont en 1988. Ce dernier développe rapidement un réseau entre photographes et écrivains, car pour lui « chaque livre [doit être] associé à un travail d’écriture« . Il réalise ses premières impressions en phototypie, qui permet d’imprimer sur tous types de papier (Rivoli, papier chiffon, Arches, etc…) et développer également un façonnage maison, comme pour la collection « Reflets » (avec une couture japonaise). Son parcours d’autodidacte va ensuite s’enrichir d’une connaissance des procédés anciens (tirage au platine, au palladium, à l’albumine). Filigranes va au fil des ans publier de nombreux noms de la photo, » de Denise Colomb et Édouard Boubat à des photographes plus contemporains » comme Kourtney Roy, Yusuf Sevinçli, Valérie Jouve ou Nicolas Comment. Son riche catalogue comprend également la collection « Essai » qui questionne le médium photographique, tandis que « Rencontres » propose des entretiens avec des photographes.
Une interview de Patrick Le Bescon sur l’histoire de Filigranes est disponible ici
Fisheye Éditions
La galaxie Fisheye comprend plusieurs entités : le magazine version papier à parution bimestrielle qui se focalise sur l’actualité de la photographie contemporaine, avec une édition en ligne consacrée aux arts numériques et immersifs (nommée « Fisheye Immersive« ), deux galeries (Paris et Arles), proposant « une programmation émergente internationale décomplexée » ; la Fisheye Manufacture, et enfin sa maison d’édition. Cette dernière a pour ambition de « donner à voir des écritures photographiques très différentes, en proposant des visions d’auteurs et d’autrices sur notre monde« . Parmi eux figurent Charlotte Abramow, Christopher Barraja, Carolina Arantes, Enzo Lefort ou Lucie Hodiesne Darras, mais également ceux de l’Agence France-Presse.
I I K K I Books
I I k k i poursuit depuis sa création un projet éditorial original, développé par son fondateur Mathias Van Eecloo : mettre en relation un artiste visuel avec un musicien pour créer une œuvre hybride, faite d’images et de sons. Chaque publication associe une monographie et un disque, destinés à être regardé et écouté séparément ou ensemble. Depuis 2016 de nombreux photographes et musiciens ont joué le jeu, développant un voyage sensoriel souvent dominé par une abstraction des images et une introspection musicale expérimentale. Toutes les publications de cette maison d’édition française incluent dans leurs livres un lien bandcamp permettant de télécharger la bande-son du livre, à écouter en feuilletant les pages. L A A P S est leur projet de label musical parallèle développé depuis janvier 2020.
Images Plurielles
Spécialisée dans la photographie contemporaine et basée à Marseille depuis 2000, Images Plurielles opte pour une ligne éditoriale se focalisant sur « L’Histoire, la mémoire, les conflits géopolitiques ou encore la mise en valeur de populations vulnérables ou marginalisées« . Ces thématiques spécifiques, développées par le fondateur de la maison d’édition (et ancien travailleur social) Abed Abidat se déclinent également par des ateliers et projets collaboratifs mis en place. Pour n’en citer qu’un : « Comme une Résurgence« , projet mettant en lumière la cité des Aygalades (quartier nord de Marseille) à partir de photos de familles et de récits de vie des habitants. Images Plurielles a inauguré en 2022 la nouvelle collection « Librement », autour du thème du voyage, où l’on retrouve des auteurs comme Grégoire Eloy, Mathieu Do Duc, Michaël Zumstein ou Oriane Zérah.
L’axolotl
L’axolotl est menée par Caroline Bénichou, directrice de la galerie VU’. Le nom « Axolotl » rend hommage à une nouvelle de Julio Cortazar, faisant référence à un animal étrange, de la famille des amphibiens, ayant la capacité de régénérer ses membres perdus. Cette salamandre mexicaine a également la particularité de ne jamais dépasser son stade larvaire (néoténie), tout en étant capable de procréer. L’animal fantastique possèderait donc également la jeunesse éternelle. Avec son rôle à la galerie VU’, Caroline Bénichou a toujours accompagné les photographes qu’elle représente dans leurs projets d’édition. Elle a franchit le pas en créant sa propre structure, avec comme ouvrage inaugural Smoke, de Michael Ackerman. Ackerman fut le premier photographe avec qui elle a collaboré aux éditions Delpire.
lamaindonne
lamaindonne a été créée en 2011 par David Fourré, un passionné de photographie ayant commencé sa carrière aux Éditions du Rouergue. En 2019, lamaindonne a été lauréate du prix HIP, dans la catégorie « éditeur de l’année ». La maison s’est lancée en 2013 avec l’ouvrage de Julien Coquentin, Tôt un dimanche matin, succès lui offrant une visibilité dans le milieu. David Fourré ne définit pas sa politique éditoriale par une approche spécifique, mais reconnait aimer « un endroit où la photographie est une pratique quotidienne qui se fond dans la vie ordinaire, de sorte que l’aspect humain est toujours palpable« . lamaindonne vient de créer une collection nommée « Poursuites et Ricochets« . Elle se donne pour ambition de faire dialoguer photographies de famille et littérature, « chaque auteur étant invité à sélectionner une douzaine de photos de famille et à écrire un texte court sur chacune de ces photographies« .
le bec en l’air
La maison d’édition indépendante le bec en l’air a été créée en 1999 à Manosque (Bouches-du-Rhône) et est installée depuis 2010 à la Friche la Belle de Mai à Marseille. Le bec en l’air, sous la direction de Fabienne Pavia, a reçu le Prix « Nadar-Gens d’images » en 2015 pour Algérie, clos comme on ferme un livre ?, de Bruno Boudjelal, le Prix HIP du premier livre 2019 pour Faux Bourgs de Yohanne Lamoulère. Son comité éditorial, piloté par Frédéric Lecloux privilégie « le dialogue entre l’image et le texte, entre photographie et récit, qu’il soit en harmonie ou en opposition, à travers une mise en page contemporaine et des photographies d’auteur« . Son attache méditerranéenne se ressent dans les ouvrages publiés, sans pour autant en faire un éditeur régionaliste. Leur catalogue s’est étoffé au fil des ans et propose à ce jour plus de 200 titres envisageant de nombreuses écritures photographiques inédites.
Les Éditions de l’épair
Les Éditions de l’épair ont été créées en 2017 par Sandy Berthomieu, Soraya Hocine et Cynthia Charpentreau. Cette maison d’édition associative basée en Lozère privilégie les démarches photographiques contemporaines liées à la littérature. Ce dialogue charpente leur ligne éditoriale, créant « un dialogue entre l’image et les mots, entre un photographe et un auteur afin de révéler un monde vu en transparence, comme l’épair du papier observé à travers la lumière« , selon les propos de Sandy Berthomieu.
Les Éditions de Juillet
Les Éditions de Juillet est une maison d’édition indépendante dédiée à l’image, et créée en 2004 par Yves Bigot et Richard Volante. Leur politique éditoriale croise photographie, histoire et société, et art contemporain. Leurs publications valorisent la rencontre entre un photographe et un auteur de textes. La structure possède deux autres collections au catalogue : une restitution de résidences photographiques annuelles en région rennaise, les « Rencontres photographiques de ViaSilva ». La deuxième, « Le chemin des ânes », série d’entretiens avec des artistes contemporains (Robert Combas, Bernard Dufour, Philippe Mayaux…). Les Éditions de Juillet sont diffusées et distribués par Art & Paper.
Les Éditions Gwinzegal
Le centre d’art GwinZegal concentre ses activités autour de la photographie, et est implanté à Guingamp (Côtes-d’Armor). Il organise résidences d’artistes, expositions, et édite des livres de photographies. Le centre d’art est membre du réseau Diagonal. A ce jour plus de trente artistes ont été accueillis en résidence, leurs œuvres in situ attestant « à la fois de la diversité des pratiques photographiques contemporaines et de la complexité d’un territoire qui reste sans cesse à redéfinir, à décrire, à questionner« .
Païen
Fondée en 2015 par les artistes iconographes Lia Pradal et Camille Tallent, les Éditions Païen ont depuis publié une trentaine d’ouvrages construits par une politique éditoriale précise : des récits de la culture populaire exploités à travers des archives méconnues ou d’un fonds iconographique particulier. « Proposer un œil contemporain sur des contenus patrimoniaux« , tel est le leitmotiv de Lia Pradal, également impliquée dans la conception graphique des livres. Ainsi, Collectionner les tombes, paru en 2023, s’est construit sur des archives photographiques célébrant l’art funéraire, tandis que Holy Mountain (2021), imprimé en risographie bleue et noire, s’envisageait comme un catalogue alternatif de peintures du musée des Augustins de Toulouse, mettant en scène les reliefs montagneux des tableaux, relégués logiquement à l’arrière-plan.
Palais books
Palais books est un maison d’édition basée à Arles, et fondée en 2021 par Yann Linsart et Delphine Manjard. Palais books est associée à la Librairie du Palais, l’une des plus vieilles librairies de France (1612), également dirigée par Delphine Manjard. Lieu consacré à la photographie, elle propose des ouvrages d’éditeurs indépendants, des travaux d’artistes émergents, des livres sur l’histoire de la photographie… Cette structure possède également une galerie dédiée aux expositions photo, qui met l’accent sur la jeune création contemporaine. Elle est associée à l’Atelier du Palais, atelier qui réalise des travaux de risographie (sorte de sérigraphie mécanisée), renouant avec la fonction de la librairie originelle de 1612. Chaque tirage, unique, permet de développer l’impression photographique adaptée à cette technique particulière. L’atelier du Palais comprend également un studio de création graphique et d’illustration.
Rue du bouquet
Rue du Bouquet est basée à Paris et dirigée par Samantha Stuckle, qui a nommé sa maison d’édition en hommage à son grand-père, qui habitait rue du bouquet de Longchamp. Elle a inauguré son catalogue avec le livre Japon de Yann Audic, qui résume la ligne éditoriale : « des images présentées seules, sans texte, pour laisser l’imaginaire du lecteur s’en emparer (pas de légendes sous les images), un graphisme rigoureux et affirmé au service de la photographie (…) ». Les publications dévoilent ainsi des propositions graphiques audacieuses faisant corps avec un choix rigoureux d’auteurs guidé par les propres émotions de l’éditrice. A lire ici une interview de Samantha Stuckle réalisée par Fabien Ribery.
Sun/Sun
Sun/sun est une maison d’édition indépendante créée en 2015 par Céline Pévrier et basée à Montpellier. Elle « aime les associations, œuvre aux croisements des disciplines, des champs politiques et poétiques, et s’intéresse aux géographies ancrées ou imaginaires« . Sun/Sun a lancé une collection nommée « Fléchette« , sous la direction d’Adrien Genoudet, où dialoguent des photographies issues des Archives de la Planète du musée Albert Khan avec des textes d’auteurs contemporains. Chaque texte, qu’il soit un essai, un écrit poétique ou une nouvelle est inspiré par une autochrome que l’on trouve reproduite en début d’ouvrage en fac-similé.
the(M) éditions
the(M) éditions a été fondée en 2015 par Marie Sepchat et se sont spécialisées dans les ouvrages conçus comme des livres-objets précieux, produits en édition limitée. the(M) éditions collabore avec la galerie d’Anvers IBASHO, spécialisée dans la photographie japonaise pratiquée par des artistes japonais contemporains, ou par des photographes occidentaux inspirés par ce pays. Le catalogue de the(M) éditions reflète ainsi cette orientation importante : on retrouve des auteurs japonais comme Toshiya Watanabe, Miho Kajioka ou Yoshinori Mizutani, mais également la trilogie sur le Japon de la française Chloé Jaffé, les images dorées du duo espagnol Albarrán Cabrera, ou bien encore le travail poétique de Paul Cupido, photographe hollandais lui aussi rêvant de ce pays lointain à travers ses « haikus visuels« .
Toluca Éditions
Toluca Éditions (du nom de la capitale de l’état de Mexico au Mexique) est une maison d’édition fondée en 2003 à Paris par Alexis Fabry, commissaire spécialisé dans le domaine de la photographie latino-américaine et Olivier Andreotti, graphiste et designer. La particularité de Toluca, outre son tropisme latino-américain, est de donner carte blanche à un photographe, un écrivain et un designer pour créer des livres d’artiste, le tout édité en coffret et en série limitée. Une démarche visant le monde des collectionneurs, chaque édition étant unique. Ces artist book côtoient des publications plus classiques d’auteurs comme Johanna Calle, Miguel Rio Branco, Fernell Franco, ou des catalogues d’expositions comme Noches Fieras 1970-2017 (Museo Universitario del Chopo, Mexico, 2018) ou Pulsions Urbaines 1962-2017 (Arles, Les Rencontres de la Photographie, 2017).
VOST Édition
VOST Édition est une maison d’édition basée à Marseille et à Toulouse, et est composée de trois artistes : Lilie Pinot, Françoise Beauguion et Oriane Bault. Créée par un collectif de photographes ayant l’ambition d’éditer des livres d’artistes, VOST est lancée en 2021. L’aventure a pourtant débuté en 2012 à Arles, avec le collectif du même nom, formé par les photographes Françoise Beauguion, Oriane Bault, Lilie Pinot, Tifenn Ripoll, Matthieu Rosier et Olivier Sarrazin. S’ensuit en 2020 la création d’un journal Un autre monde, journal de rue vendu par des personnes en situation de grande précarité. VOST éditions propose des ouvrages en édition limitée, et organise des événements autour d’expositions photos : lectures, performances, et projette de créer une collection jeunesse.
Pour aller plus loin : Enquête sur le livre de photographie commandée en 2019 par la Délégation à la Photographie du Ministère de la Culture
Tous les ouvrages présentés dans le dossier sont consultables à la bibliothèque du Château d’Eau.