FIN DES EXPOSITIONS DIMANCHE 21 AVRIL À 18H.  

Visites « Flash » (uniquement pendant les vacances scolaires) : Samedi 6, 13 et 20 avril à 16h. 

Dimitra DEDE « Àpeiron »

  • Exposition

Infos pratiques

  • Date et heure
  • Lieu Galerie le Château d'Eau
  • Public Tout Public
Dimitra DEDE « Àpeiron »

Un corpus d’oeuvres de Dimitra Dede, artiste visuelle grecque considérée aujourd’hui comme une figure importante de la photographie contemporaine.

Àpeiron*

*Àpeiron (du grec ancien, absence, et peras, limite - considéré comme le principe, infini et éternel).

Cette exposition présente des photographies de son premier livre "Mayflies" (livre déjà primé) ainsi que des oeuvres inédites. Cet ensemble composé de plusieurs séries, révèle un univers sombre, douloureux et poétique. La fusion entre la nature et le corps interrogent le lien entre l’espace et le temps, la mémoire et le déplacement, la perte et la vulnérabilité humaine, la vie et l’absurde.

  • Dimitra Dede est une artiste visuelle grecque basée à Londres.
  • L'exposition, présentée dans la seconde galerie, comprend 63 tirages.
  • Exposition organisée avec Spot Home Gallery (Naples)

Des artistes qui affirment leurs visions

On a longtemps cru, ou voulu laisser croire que l’on croyait, que les photographes étaient d’abord là pour reproduire le monde, pour témoigner de ses soubresauts, de sa beauté, de son évolution. Les producteurs d’images ont d’ailleurs, pour la plupart, été complices du développement de cette crédulité collective, parfaitement irrationnelle, et qui relève davantage d’une croyance révérant les icônes que d’une appréciation objective des faits. C’est précisément au nom d’une objectivité – jamais démontrée, et pour cause – qui aurait fondé une « vérité » photographique que la presse, entre autres, a répandu une vision de l’image fixe aujourd’hui battue en brèche par mille faits dont la multiplication exponentielle des producteurs de visuels armés de téléphones portables n’est pas le moindre.

Plus raisonnablement et grâce à l’affirmation – courageuse il y a encore un quart de siècle – que la pratique photographique produisait du point de vue, était absolument subjective et combinait une perception singulière du monde à une mise en forme des émotions afin de les partager, que la photographie posait davantage de questions qu’elle n’offrait de réponses, les temps ont réellement changé. Et des auteurs, des artistes ont affirmé leur vision sans plus chercher d’excuse.

Dimitra Dede fait à l’évidence partie de ces photographes qui tirent partie du monde dont ils expérimentent la matérialité pour produire des images qui traduisent, par nécessité, des formes véhiculant leurs sentiments. Dans son cas, il s’agit d’un univers sombre que la lumière sculpte jusque dans le moindre détail et dans le noir, accrochant les grains d’argent, faisant vibrer des gris profonds, caressant avec douceur courbes et lignes. Dans cette photographie, une main, un corps, un glacier, un sexe féminin, des nuages, un visage, un arbre, un corps ou un rocher sont équivalents. Prétextes à faire image, à la provoquer, la générer. Pour cela Dimitra Dede les considère comme une matière première qu’elle travaille, griffe, transforme, fait muer et muter afin d’aboutir à un monde qui n’existe qu’en image, un monde flottant mais qui s’ancre dans un réel disparu. Le temps s’est arrêté, ou éternisé, on ne sait, tant il est strictement photographique et n’a plus rien à voir avec celui de nos horloges.

Les glaciers sont devenus des organisations de plis, entre tissus et chair, les regards, lorsqu’il y en a, surgissent d’une nébuleuse, entre le corps et les rochers l’osmose est proche. Il y a là une autre définition de la photographie. Celle d’artistes qui recherchent dans le monde des correspondances à leur monde intérieur, à leurs émotions, douleurs ou bonheurs d’un instant. Sans plus jamais se dissimuler derrière les faux-semblants d’une illusoire « objectivité ». Une belle façon, même si elle peut être parfois inconfortable, de dire « je ».

Christian Caujolle, commissaire de l’exposition

biographie de l’artiste

Dimitra Dede est une artiste visuelle grecque basée à Londres. Titulaire d’un diplôme de troisième cycle en nouveaux médias, la photographie est son médium de prédilection. Elle a travaillé aux Archives Photographiques Historiques de la Société Nationale de Radiodiffusion grecque, à Athènes, pendant dix-sept ans. En 2012, elle déménage à Londres et commence ses projets personnels en 2014. Sa pratique combine la peinture et l’utilisation de produits chimiques avec la photographie. La réalisation de l’imagerie est basée sur un processus intuitif. Ses sujets interrogent le lien entre l’espace et le temps, la mémoire et le déplacement, la perte et la vulnérabilité humaine, la vie et l’absurde. Son travail a été présenté dans des galeries, des musées et des festivals en Europe, aux États-Unis et en Asie. Son livre «Mayflies» a été nominé pour le prix du livre d’auteur aux Rencontres d’Arles Book Awards 2020 et pour le Unseen Dummy Award 2018 au Unseen Festival, Amsterdam.

  • Galerie Spot home, Ápeiron, Naples 2021
  • Galerie Le Château d’Eau, Ápeiron, Toulouse 2022
  • Festival La Nuu, La lumière des mots, Rubi 2021
  • Musée de la pêche et de la construction navale, La voie verte, Athènes 2021
  • Palais du Gouvernement, Mouches de Mai, Nancy 2021
  • Festival de la photo d’Athènes, The Other Sons and Daughters, Athènes 2019
  • Belfast Photo Festival, Mayflies, Belfast 2019
  • Musée Benaki, Photo-graphē, Athènes 2018
  • Unseen Festival, Mayflies, Amsterdam 2018
  • La Nuu Festival de Fotografia, Viscera, Espagne 2018
  • Cosmos, Family of No Man, Arles 2018
© Void, éditeur de Mayflies de Dimitra Dede

« Mayflies » de Dimitra Dede, publié chez Void en 2021
En savoir plus sur le site de l’éditeur

Couverture du livre de Dimitra Dede chez Origini Edizioni
Apeiron, Dimitra Dede, Origini Edizioni

« Mayflies » de Dimitra Dede, publié chez Origini Edizioni en 2022
En savoir plus sur le site de l’éditeur