Théo Combes, Noire Méditerannée
- Exposition
Infos pratiques
- Date et heure
- Lieu Galerie le Château d'Eau
- Public Tout Public
Exposition de photographie de Théo Combes
« Pendant un an, Théo Combes a cherché les lieux, les visages, les traditions qui rendent compte des traces de l’immigration espagnole, russe, maghrébine, sur la côte méditerranéenne française… Un beau voyage en noir et blanc, dans les regards et les décors. » (extrait F. Roussel)
Théo Combes, Prix Laurent Troude 2020, présente son travail autour de l’immigration en Méditerranée, de Port-Bou à Menton, un voyage à travers une photographie sensible en questionnement permanent.
Cette exposition est présentée avec la collaboration du festival ImageSingulières.
Un questionnement permanent
Si le point de départ est bien un questionnement par rapport à la façon dont la Méditerranée, de tous temps, a été espace de migrations, il ne s’agit pas, ici d’un nième « reportage » ou « documentaire » sur l’actualité dramatique de cette situation qui traverse l’actualité. Théo Combes a décidé, entre Port-Bou et Menton, d’effectuer un voyage qui est un questionnement ouvert, une recherche de signes, une façon d’aller à la rencontre des autres, de se laisser aller aux surprises, de profiter d’un éclat de lumière, d’interroger des espaces.Son voyage n’est pas celui d’un migrant mais celui d’un regardeur attentif qui cherche à percevoir –peut-être même à comprendre – comment le territoire a été marqué par l’histoire, comment elle y a laissé des indices et comment, aujourd’hui, des hommes et des femmes le traversent et l’habitent.
Parcours, mer, architecture, ciels, personnages, aucune hiérarchie entre des genres ou des situations, simplement des notes, des sentiments, des souvenirs d’instants particuliers.
Le choix du noir et blanc, d’une écriture instinctive – avec des cadrages fermes – et d’un grain qui fait vibrer les gris et nous fait partager les émotions.
Une photographie qui ne cherche pas à démontrer ou prouver mais qui, sensible, est en permanent questionnement.
Christian Caujolle, conseiller artistique
Noire Méditerranée
Le 26 septembre 1940, Walter BENJAMIN est à Port-Bou. Il vient de fuir Paris où, apatride après avoir été déchu de sa nationalité allemande, il a échappé de justesse à un deuxième internement.
Son objectif est de quitter l’Europe, depuis l’Espagne, pour rejoindre les Etats-Unis mais ses projets sont contrariés par l’impossibilité d’obtenir les visas nécessaires. Malade, empêché aux frontières de deux pays inhospitaliers, terrifié à l’idée d’être livré à l’Allemagne nazie et épuisé par des journées passées à marcher sur des routes discrètes mais impraticables, il met fin à ses jours dans sa chambre d’hôtel. Quatre-vingt ans plus tard, à Grimaldi, à l’autre extrémité de la côte méditerranéenne française, de nombreux migrants et réfugiés se confrontent à la même réalité des frontières. Espérant atteindre la France ou l’Angleterre, ils abandonnent leurs derniers effets pour braver les abrupts sentiers de montagne ou les mortels tunnels autoroutiers.
Ainsi, en 2021, à l’heure où les capitaux, les marchandises et les armes voyagent presque sans limite d’un continent à l’autre, la circulation des hommes est strictement réglementée et le contrôle de leur déplacement est devenu un enjeu capital. Accueil. Rétention. Expulsion. Intégration. Maitrise.
La politique migratoire en est toujours à chercher son ton, sa logique et elle alimente d’inaltérables et perpétuels débats.
Pourtant, l’immigration est loin d’être un phénomène d‘actualité.
Les explorateurs et marchands de l’Antiquité parcouraient déjà le territoire avec des velléités de conquêtes spatiales et commerciales.
À chaque époque a correspondu une ou plusieurs vagues migratoires et, de tout temps, la Méditerranée a constitué un centre névralgique de ces déplacements […].
Théo Combes, Octobre 2021
Biographie de l’artiste
Né à Montpellier en 1993, il a suivi une formation de technicien photographe à l’ESMA à Montpellier puis a obtenu, en 2017, son diplôme à l’ETPA à Toulouse.
Il travaille régulièrement pour la presse, essentiellement pour le quotidien Libération, et réalise des reproductions d’œuvres d’art pour la Galerie Yves Forrie de Sète.
- En 2019 il est lauréat de la bourse Laurent Troude pour son projet – débuté en 2017 et toujours en cours – autour de la Méditerranée et des enjeux, historiques et actuels, de l’immigration. C’est ce travail, qui n’a pu être exposé en 2020 au festival ImageSingulières, qui est présenté au Château d’Eau.
- Théo Combes est un des six jeunes photographes auxquels l’Association CétAvoir a passé commande dans le cadre du projet « La France vue d’Occitanie ».