Exposition Richard Pak « La Firme » > 24 oct. 2024 – 5 janv. 2025

Du mardi au dimanche de 11h à 18h au 58 allées Charles de Fitte.

Avril 2023 à la bibliothèque

Modifié le :

1 mois 1 thème : Photographie et images scientifiques 

A l’occasion de la sortie de Résidence 1+2 de Guillaume Herbaut (expo à découvrir jusqu’à mi-mai), la bibliothèque vous présente une sélection d’ouvrages et de travaux d’artistes sur le thème « Photographie et Sciences ». Les ponts jetés entre la photographie et le monde de la science sont nombreux : résidences avec des artistes-scientifiques, partenariats entre artistes et laboratoires, chaire « arts et sciences »… Ces collaborations permettent de traiter de sujets des plus contemporains, comme la notion d’anthropocène, de neuro-art, de création post-digitale ou d’hybridation du vivant, etc. 

Toulouse et le programme de Résidence 1+2 

La Résidence 1+2, initiée par Philippe Guionie en 2015, est une résidence de création associant la photographie et les sciences. Chaque année trois photographes sont invités (1 photographe de renom sur invitation + 2 photographes émergents via un appel à candidatures) pour une durée de 2 mois. A l’issu de chaque résidence un catalogue est édité sous la forme d’un coffret regroupant 3 livrets. 

Vous pouvez consulter ces catalogues à la bibliothèque. Ci-après, un focus sur le travail en résidence en 2016 de la photographe Diana Lui. 

Couverture du livre de Diana Lui Résidence 1+2

Diana Lui est une artiste franco-belge d’origine malaisienne née en 1968. Elle a créé pour la Résidence 1+2 « des photogramme à laser » (« Laser photogram »), basé sur le ChemCam, instrument conçu pour l’exploration de la surface de Mars et doté d’un laser projetant des étincelles de plasma lumineuses. Lui a projeté directement le laser sur la surface des négatifs photo, pour « visualiser l’empreinte de lumière que ces tirs pouvaient laisser sur une surface photosensible et de transporter notre imaginaire sur les empreintes de laser laissées sur la surface de Mars par ChemCam« . Elle a procédé à des tirs laser sur la surface d’un plan film noir et blanc puis couleur, ce dernier saupoudré de terre d’Hawaii, une poudre de basalte qui a des composants similaires avec le sol martien. Le tout se transforme en une série d’images fantomatiques au fond bleuté piquées de ronds de lumières qui nous feraient croire à une présence martienne.  

Du 12 avril au 14 mai 2023, l’exposition de Guillaume Herbaut « Crépuscule[s]. Conversations avec Eugène Trutat » dans la seconde galerie est présentée dans le cadre de cette résidence, en collaboration avec le Muséum de Toulouse. La bibliothèque vous propose de découvrir 3 ouvrages couvrant les thématiques engagées.

Couverture du livre sur Eugène Trutat

Eugène Trutat, Savant et photographe, Éditions du Muséum de Toulouse, 2011 

Le livre embrasse l’héritage légué par Eugène Trutat (1840-1910) à travers les photographies issues du fonds des Archives municipales, du Muséum d’histoire naturelle et de la Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine de Toulouse. Il permet de retracer sa vie à travers ses innombrables activités : il fut à la fois photographe et vulgarisateur de la photographie scientifique, pyrénéiste et zoologue, mais aussi directeur du Muséum d’histoire naturelle de Toulouse. De nombreux textes de spécialistes commentent une riche iconographie. 

Couverture du livre Taxidermie d'Alexis Turner

Alexis Turner, Taxidermie, Gallimard, 2013

Alexis Turner est le fondateur du London Taxidermy et l’un des plus grands marchands britanniques spécialisés dans les animaux naturalisés et les objets d’histoire naturelle. L’ouvrage, richement illustré, décline l’histoire de la taxidermie depuis le 18ème siècle jusqu’à nos jours. Ces collections d’animaux naturalisés, outre leur présence dans des musées, se retrouvent tout autant dans des appartements bourgeois que dans des boutiques de luxe, dans des installations d’art contemporain, ou utilisées dans le milieu de la mode, etc. Un engouement qui n’a finalement jamais disparu, et que ce livre illustre superbement.

Couverture du livre Vertical de Daniel Girardin

Daniel Girardin, Vertical no limit, Éditions du musée de l’Élysée, 2017 

L’ouvrage rassemble plus de 200 clichés, issus des collections du Musée de l’Elysée, et illustre la photographie de montagne, depuis les premières images prises dans le massif du Mont-Blanc par les frères Bisson et Joseph Tairraz en 1861 jusqu’à à aujourd’hui. Vertical no limit offre entre autres des images d’Adolphe Braun du glacier d’Aletsch prises en 1870, ou d’Aurore Bagarry datant de 2012, ou bien encore des photographies d’avalanches de Yann Gross (né en 1981), etc., toutes possédant une grande beauté plastique. Avec une interview de Maurice Schobinger.


 

Photographie et sciences 

Couverture du livre Seeing Science

Marvin Heiferman, Seeing science, how photography reveals the universe, Aperture, 2019

Cet ouvrage, destiné au plus grand nombre, examine l’utilisation de la photographie dans les sciences, et se décline en trois chapitres largement illustrés (connaissance, culture et imagination). Il permet de comprendre l’utilisation de la photographie dans l’avancée scientifique, mais également son usage dans la l’explication de nombreux champs spécifiques : astronomie (images du télescope spatial Hubble), biologie ou génétique (rayons X), ornithologie, etc.. Une « timeline » à la fin de l’ouvrage visualise toutes ces utilisations et découvertes, de la photo de la « lentille de Nimrud » ( 750 av. J.-C. – 710 av. J.-C.) à celle du télescope Event Horizon (2018), en passant par la première image de la terre vue du ciel (1946) prise d’une fusée V2. 

La science comme source d’art 

Couverture du livre de Marina Gadonneix

Marinna Gadonneix, Tornades, The Eyes, 2022 

Les photographies de Marina Gadonneix (France, 1977) procèdent d’un minimalisme jouant de l’épure, de l’abstraction, et créent des dispositifs questionnant la mise en scène de la réalité, faisant basculer la photographie scientifique dans le monde de l’art, de la poésie. Depuis son ouvrage Phénomènes (2019), l’artiste se réapproprie l’imagerie scientifique liée aux phénomènes naturels extrêmes (aurores boréales, foudre, avalanche, etc.). Elle a visité de nombreux laboratoires de recherche (France, Angleterre, États-Unis) reproduisant les catastrophes dans des entrepôts ou autre chambre à vide. Des fictions véritables, comme pour cette aurore boréale reproduite en labo à Meudon, ou ce sol martien répliqué par l’Agence spatiale européenne en Grande-Bretagne. Dans Tornades elle a photographié les tourbillons de vent meurtriers dans un centre de recherche en Floride (États-Unis). Les images, d’une grande beauté plastique, montrent des nuages de fumée vaporeuse envahissant une ville représentée en maquette, le tout dans une obscurité totale, conférant à ces photographies un caractère définitivement étrange. Marina Gadonneix a reçu le Prix Niépce en 2020. 
Voir l’exposition au Centre Pompidou avec Lynne Cohen

Couverture du livre de Grégoire Eloy

Grégoire Eloy, A Black Matter, Journal/F93, 2012 

Ce livre est issu d’une commande réalisée en France en 2010 dans des laboratoires pour le compte de F93, le centre de culture scientifique de Seine-Saint-Denis. Le photographe documentaire Grégoire Eloy (France, 1971) a travaillé dans différents lieux de recherche en astrophysique en France (plateau de Saclay, Institut d’Astrophysique de Paris, laboratoire de Modane) et a rencontré des chercheurs afin de documenter l’objet de leurs recherches, leurs outils et leur environnement de travail. La matière noire, sujet d’étude majeur de ces lieux, est supposée être à l’origine de la formation des galaxies, et représenterait 75 % de la matière de l’univers, le tout au conditionnel. Cette commande particulière obligeait Grégoire Eloy à rendre tous les mois les images prises dans les semaines précédentes. Ce dernier va opter pour un parti-pris radical en photographiant à la fois des accélérateurs de particules et des locaux de stockage ou des bureaux anonymes, des expériences scientifiques bricolées avec une couverture de survie et des tuyaux d’arrosage, des paysages de sites la nuit, des détails d’appareils, de bâtiments, des bribes de quotidien… Tout cela confère à l’ouvrage un caractère bricolé étrange, comme si l’auteur avait voulu avant tout photographier une création en marche, dans ce qu’elle a de plus aléatoire et surprenant.  

Couverture du hors-série Fisheye sur la réalité virtuelle

Fisheye hors-série, Réalité virtuelle, panorama de la création artistique contemporaine, 2018

Ce hors-série s’intéresse aux « réalités virtuelles artistiques« , soit l’utilisation faite par les artistes de la réalité virtuelle, une « technologie informatique qui simule la présence physique d’un utilisateur dans un environnement artificiellement généré par des logiciels » (Wikipédia). Le numéro balaie de nombreux travaux :  des expériences de réalité virtuelle (Julia Spiers et Ferdinand Dervieux), des créations inspirées de l’univers du jeu vidéo (comme avec Théo Triantafyllidis), les créations du collectif MLF altitude, etc. Il rend compte également de la scène numérique berlinoise, des liens avec l’art contemporain, ou de la photogrammétrie. Cette dernière discipline permet de photographier des volumes et de les restituer en réalité virtuelle. 

Les archives scientifiques comme sujet d’art  

Couverture du livre de Larry Sultan et Mike Mandel, Evidence

Larry Sultan, Mike Mandel, Evidence, D.A.P., 2003  

Larry Sultan (1946-2009) et Mike Mandel (né en 1950) ont sélectionné 49 photos issues de plusieurs structures ou agences gouvernementales (du Los Angeles Police Department, du ministère américain de l’Intérieur, d’agences de recherche, etc.) pour construire cet ouvrage. Des images réalisées à la base à des fins scientifiques, d’enregistrement de faits et d’expériences en laboratoire, et que l’on pourrait classer dans la photographie utilitaire ou documentaire. Par leur regard les 2 auteurs en ont fait un catalogue de l’étrange, du bizarre. L’enchainement réfléchi des 49 clichés déroule une narration faite de traces inquiétantes, de détails abscons, et fait entrer ces photos scientifiques dans le monde de l’art. 

Couverture du livre d'archives de la NASA

Piers Bizony, The NASA archives, Taschen, 2019 

Cet imposant ouvrage (468 pages, 5,850 kg) dévoile les archives de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), soit 60 ans de conquête spatiale américaine à travers plus de 400 photographies historiques. Ce livre somme, enrichi par des textes racontant l’épopée interstellaire, offre des images des ateliers de construction des fusées Atlas ou des capsules Mercury aux images prises par le télescope Hubble, des vues de la planète terre vue du ciel, du sol martien… Une partie d’un fonds iconographique immense, servant tout autant à la connaissance qu’à la communication de cette agence superstar, et dominant tout un imaginaire puissant, à l’instar de son rival soviétique. 

Couverture du Photopoche L'homme transparent

L’homme transparent, collection Photo Poche n°83, Nathan, 1999 

L’homme transparent propose d’explorer de nombreuses images créées par l’imagerie médicale, en rendant compte de l’utilisation des avancées technologiques du moment : résonance magnétique nucléaire, scanner, scintigraphie, thermographie, échographie ou autres usages du microscope électronique. Depuis l’invention du scanner au début des années 70 l’imagerie du corps humain dévoilé de l’intérieur est passée au numérique, offrant des images aux couleurs saturées si caractéristiques. Ce Photo Poche permet par exemple d’observer une artère carotide vue de l’intérieur, des images du cerveau avec encéphales et drainage veineux, ou une visualisation de la vitamine C sous lumière polarisée.

Couverture du livre de Joan Fontcuberta

Juan Fontcuberta, The photography of nature, 2013 

Juan Fontcuberta (né en 1955) utilise dans son travail la documentation scientifique, qui fait office de preuves irréfutables, pour mieux nous faire basculer dans un monde peuplé de créatures chimériques. L’ouvrage présente six séries emblématiques du photographe catalan : Herbarium (1984), Fauna (1987), Constellations (1993), Sputnik (1997), Orogenesis (2002) et Sirens (2000), cette dernière série ayant fait l’objet d’une minutieuse falsification. Ici, il est un journaliste du National Geologic et présente des photographies de fossiles d’hydropithèques découverts vers 1950 par le père Jean Fontana dans la région de Digne-les-Bains. Des fossiles de sirènes vieux de 18 millions d’années à la silhouette anthropomorphe se terminant par une queue de poisson. Accompagné de faux documents, d’une vidéo promotionnelle  et avec des fossiles reconstitués dans la roche que l’on peut soi-même observer du côté de Dignes, Juan Fontcuberta nous invite, par l’humour et sur un ton décalé, à nous questionner sur la véracité du fait scientifique.

Classique à voir ou à revoir 

Couverture du livre de Diana Lixenberg

Dana Lixenberg, Polaroid 54/59/79, Roma publications, 2022

Dana Lixenberg est une photographe et cinéaste néerlandaise née à Amsterdam en 1964. Elle a le plus souvent réalisé des portraits de communautés marginalisées aux États-Unis, comme avec son ouvrage Imperial Courts1993-2015 (2015). Un travail majeur étalé sur plus de 20 ans, et qui fut entrepris suite aux émeutes consécutives au meurtre de Rodney King par des policiers blancs en 1992, parties du quartier afro-américain de South Central à Los Angeles. Cet ouvrage permet d’aborder une autre facette de son travail, soit 768 Polaroids de célébrités des années 90/2000. Elle travaillait à cette époque pour des magazines tels Marie Claire UKSpinInterviewVogue HommesNew York Times MagazineEsquire, ou pour le grand titre de presse de la culture hip-hop du moment, Vibe. On peut voir des portraits de rappeurs comme RZA, 2Pac, Jay-Z, Lil’ Kim, Mary J. Blige ou Eminem, mais également des personnalités comme Toni Morrison, Donald Trump, Kim Gordon, Whitney Houston ou Susan Sontag, etc. Un catalogue de stars impressionnant, que cet ouvrage traduit parfois avec 8 polaroids par page, tous affirmant son talent de portraitiste. 

Couverture du livre de Jonathan Cape

Ossian Brown, Haunted air, Jonathan Cape, 2010 

Ce livre présente une collection de photos d’anonymes prises pendant les fêtes d’Halloween aux États-Unis entre 1875 et 1955. Des images fantomatiques de personnes déguisées devant le perron de leur maison, que l’on observe comme des freaks : ces déguisements inspiraient à l’époque une véritable frayeur. Il n’est pas étonnant que Haunted air soit préfacé par le cinéaste du rêve et de l’étrange David Lynch, et compilé par le musicien Ossian Brown, ce dernier ayant officié dans des groupes de musique industrielle et expérimentale comme Coil. Le ton est donné, laissez-vous emporter par l’étrange et le macabre de ces visages masqués, et de ces costumes qui semblent sortir tout droit d’un film d’horreur Blumhouse. 

Grandes expositions 

Couverture du livre sur Ernest Cole

Ernest Cole, House of bondage, Aperture, 2022 

Ernest Levi Tsoloane Cole (Afrique du Sud, 1940-1990) acquit sa célébrité avec House of bondage, livre publié pour la première fois en 1967. Celui-ci décrivait pour la première fois les horreurs de l’apartheid. Pour éditer cette « maison de servitude« , Cole savait qu’il devait s’exiler : à 26 ans, il quitte son pays pour New York, sachant qu’il ne pourra plus jamais retourner en Afrique du Sud. Il finira sa vie dans sa ville d’adoption en clochard solitaire. Le livre (immédiatement censuré en Afrique du Sud) et enfin réédité permet de redécouvrir ce travail majeur et de redonner vie à ce photographe encore méconnu du grand public. House of bondage décrit sans concession le racisme et la violence d’un régime envers la population noire, en rendant compte de leur vie quotidienne. Lui-même a subi dans sa vie l’ostracisme institué par le pouvoir blanc, entre injustice et pauvreté. Sa rage s’exprime notamment dans les légendes des photos, sans appel, comme celle décrivant un petit garçon noir mendiant dans la rue, quand un homme blanc en costume lui décoche brusquement et sans s’arrêter une gifle dans la figure. 
Exposition Foam : Ernest Cole – House of Bondage | Foam: all about photography 

Penser la photographie 

Couverture du livre Décadrage colonial

Sous la direction de Damarice Amao, Décadrage colonial, Éditions Texuel, 2022 

Décadrage colonial est le catalogue de l’exposition du même nom qui s’est tenue à la galerie des photographes du Centre Pompidou (8 novembre-27 février 2023). Il analyse « un chapitre sensible de notre histoire : celui du système colonial français alors à son acmé dans l’entre-deux-guerres. ». L’ouvrage propose de revenir sur « les imaginaires visuels générés à l’époque grâce à la photographie« . Chaque chapitre, largement illustré par des fonds de photographies des années 20-30 du Musée national d’art moderne, est traité par des spécialistes de la question comme Anaïs Mauuarin, historienne de la photographie (« Pierre Ichac et l’Afrique coloniale sublimée des années 30 »), ou par Alix Agret, docteure en histoire de l’art (« l’analyse de l’érotisme et de l’imaginaire colonial »). Le livre  détaille également l’anticolonialisme du mouvement surréaliste, présent dès le début du mouvement. Photographies, collages, affiches, publicités, dessins de presse illustrée foisonnent, pour nous mettre face à cette tout puissance coloniale qui voulait façonner le monde à son image.

Jeune maison d’édition  : à la découverte de Disko Bay 

Disco Bay est une maison d’édition de livres photo indépendante basée à Copenhague, et fondée en 2018 par Stinus Duch, premier éditeur de livres photo au Danemark. Disko Bay entend « promouvoir la photographie danoise sur la scène internationale et dans le domaine des livres photo« . Leur nom est tiré de la baie de Disko (en groenlandais Qeqertarsuup tunua) située au large de la côte occidentale du Groenland, dans l’est de la mer de Baffin.

 

Couverture du livre danois Drenge chez Disko Bay

Frederik Danielsen, Drenge, 2018  

Dans Drenge Frederik Danielsen (né en 1995 à Sønderborg) situe son récit dans le sud du Danemark, sur la petite île d’Als, près de la frontière allemande. Drenge est son premier livre et également la première publication de Disco Bay. Frederik Danielsen, lui-même né sur l’île, a suivi des jeunes danois entrant dans l’adolescence. Ces garçons (« drenge » en danois) occupent leurs journées comme n’importe quel adolescent, entre cours au lycée, balades en bord de mer pour tromper l’ennui, virées en mobylettes… Drenge décrit cet état si particulier par des photos distanciées où pointent une certaine solitude, à la fois des êtres et des paysages

Couverture du livre Keepers of the ocean chez Disko Bay

Innuteq Storch, Keepeers of the ocean, 2022   

Innuteq Storch est un jeune photographe né en 1989, et propose avec Keepers of the ocean un récit intime se déroulant dans sa ville natale de Sisimiut au Groenland (2,166 millions de km², environ 56 000 habitants). Des instants de vie de ses trois dernières années souvent capturés au flash, et sans mise en scène. Il en résulte une approche brute, directe, racontant des soirées arrosées entre amis, l’intérieur des maisons, des moments d’intimité non cadrés, ou des balades dans une nature forcément partie intégrante de sa vie : les paysages enneigés du Groenland, comme figés dans la glace, ou des instants de baignades le temps d’un été. Innuteq Storch décrit son travail ainsi :  « Mon approche artistique est rythmée par deux ingrédients : la recherche d’identité et l’expérimentation« . 

Jeune photographie 

Couverture du livre de Pablo Baquedano

Pablo Baquedano, Ardennes 2014-2016, Revers éditions, 2021     

Né en 1988, Pablo Baquedano publie son travail sur les Ardennes (déjà repéré dans le projet « La France vue d’ici« ) dans une jolie collection proposée par Revers éditions. REVERS éditions publie des zines de photo documentaire en éditions limitées (250 exemplaires) ayant pour sujet la France. Le travail de Pablo Baquedano s’affirme dans la veine d’un portrait documentaire intimiste et social. A découvrir également sur son site la série « Tandem » sur la vie affective des personnes en situation de handicap. Pablo Baquedano a été également lauréat en 2021 de la grande commande de la Bibliothèque Nationale de France avec un travail sur la pollution de la côte atlantique. A suivre donc…

Couverture du livre de Dinaya Waeyaert

Dinaya Waeyaert, Come closer, Dienacht Publishing, 2021     

« Dans Come Closer, vous êtes en présence d’un amour entre deux femmes, de très près » (Dinaya Waeyaert). Cette jeune photographe belge, née en 1989, nous offre avec Come closer une lettre d’amour infini à Paola, son amoureuse, qu’elle a prise en photo tous les jours pendant 4 ans. Le livre se compose de photographies couleur et noir et blanc, ainsi que de polaroids, dessins ou planches-contacts. Un journal intime dévoilé jusque dans ces petites attentions où l’amour prédomine, comme avec les post-it et autres bouts de papiers griffonnés « i love u » insérés dans l’ouvrage et parsemant leur appartement nid d’amour.  

Couverture du livre de Théo Wenner

Théo Wenner, Homicide, Rizzoli, 2022     

Théo Wenner est un photographe de mode américain (New York, 1986), et a travaillé pour des magazines comme Rolling StonePurpleHarper’s Bazaar, etc.. Homicide détonne de l’univers glamour dans lequel il évolue depuis sa jeunesse, son CV alimentant de nombreuses rubriques d’un bottin branché new-yorkais. Le photographe a passé deux ans (2018-2020) à côtoyer des inspecteurs d’une brigade des homicides, celle du 90ème district de Brooklyn, située dans l’un des quartiers les plus dangereux de New York. Ce fut le premier photographe de l’histoire de la NYPD à bénéficier d’un accès à cette division. Ses photographies, souvent prises de nuit, collent à la réalité que vivent ces inspecteurs d’élite, et décrivent des scènes de crimes, le plus souvent composées de couloirs sordides ou d’appartements miteux, tout en traduisant également leurs vies de bureaux. Un quotidien soumis à la mort que Wenner capte à la lumière des lampes à sodium, avec un regard décalé, et qui traduit avant tout une atmosphère pas très éloignée d’un polar hard boiled tendance James Ellroy, ou d’une série télévisée. Une interview de Théo Wenner pour le magazine Dazed (en anglais).