Exposition Richard Pak « La Firme » > 24 oct. 2024 – 5 janv. 2025 – Fermetures exceptionnelles à 16h les 24 et 31 décembre.
Du mardi au dimanche de 11h à 18h au 58 allées Charles de Fitte (nouveau lieu pendant la durée des travaux).
Février 2023 à la bibliothèque
Modifié le :
1 mois – 1 thème : Visions de l’Amérique
À l’occasion de l’exposition « West » de Francesco Jodice, la bibliothèque du Château d’Eau vous propose ce mois-ci une sélection d’ouvrages proposant des visions de l’Amérique. Cartographies d’un paysage ou visions documentaires (Matt Black, Alessandra Sanguinetti, Tom Arndt, Khallik Allah), regard critique du mythe américain (Francesco Jodice, Laurent Elie Badessi), réflexion militante sur des communautés spécifiques (Wendy Red Star, Carrie Mae Weems, Hank Willis Thomas)… Chaque photographe cité permet, par son regard unique, d’envisager différemment ce territoire immense et contrasté.
Francesco Jodice, After the west, Galerie Le Château d’eau / lamaindonne, 2023
Le catalogue d’exposition résume quatre voyages effectués par l’artiste (né à Naples en 1967) en 2000, 2014, 2017 et 2022. Onze états parcourus, plus le nord du Mexique. Jodice traduit dans ses images couleur grand format l’imaginaire américain et sa puissance évocatrice. De la conquête de l’Ouest à la crise des subprimes de 2008, toute une mémoire collective s’offre à nos yeux à travers ces photographies qui dépassent le simple enregistrement de la réalité. Un cow-boy solitaire dans Monument Valley (Utah) et un pseudo village western à Tombstone (Arizona) convoquent à la fois John Ford et le génocide amérindien, une image panoramique de Los Angeles semble issue d’un film de David Lynch, ou bien encore des sites décatis qui renvoient à la gloire du nucléaire et de la toute puissance militaire américaine… Francesco Jodice triture de façon subtile tous ces trophées symboliques connus de tous.
Tom Arndt, Reflets d’Amérique, Atelier EXB, 2022
Pour cette première monographie en français, Tom Arndt, considéré comme l’un des maîtres de la photographie documentaire, a ouvert ses archives. Au fil d’une centaine d’images, c’est un demi-siècle d’histoire américaine (de 1970 à 2015) qui est conté dans une déambulation menée tel un road-movie. Chaque photographie est un récit. Sous un regard sociologique et empathique, Tom Arndt saisit des fragments de vie de femmes et d’hommes issus de la middle class, du monde agricole, des mornes banlieues ou des rues agitées des grandes métropoles que sont New York, Chicago, Los Angeles ou encore sa ville natale, Minneapolis.
Wendy Red Star, Delegation, Aperture, 2022
Delegation est la première monographie complète de l’artiste Apsáalooke/Crow Wendy Red Star, dont les photographies refondent les récits historiques avec esprit, candeur et dans une perspective féministe et indigène. Red Star met l’accent sur la vie et la culture matérielle des Amérindiens par le biais d’autoportraits imaginatifs, de collages vivants, d’interventions dans des archives et d’installations spécifiques. Qu’elle se réfère à des chefs Crow du XIXème siècle ou à des romans de gare des années 1980, à des collections de musées ou à des photos de famille, elle remet constamment en question le rôle du photographe dans l’élaboration de la représentation autochtone.
Alessandra Sanguinetti, Some Say Ice, Mack, 2022
Depuis 2014, Alessandra Sanguinetti retourne dans la petite ville de Black River Falls dans le Wisconsin, créant les photographies qui formeront la série austère et elliptique Some Say Ice. La même ville fait l’objet de Wisconsin Death Trip, un livre de photographies prises par Charles Van Schaick à la fin des années 1800 qui documente les sombres difficultés de la vie et de la mort de ses habitants. Sanguinetti a découvert le livre pour la première fois lorsqu’elle était enfant, et l’expérience est gravée dans sa mémoire comme son premier compte rendu de la mortalité. Cette rencontre l’a finalement amenée à explorer l’étrange relation entre la photographie et la mort, et à faire ses propres visites à Black River Falls. Les scènes austères et sculpturales et les portraits ambigus et inconfortables qui composent Some Say Ice dépeignent un lieu presque hors du temps.
Carrie Mae Weems, Fundación Mapfre, 2022
L’une des artistes américaines les plus influentes qui travaillent aujourd’hui, Carrie Mae Weems étudie depuis plus de quarante ans les récits concernant la famille, la race, le genre, le sexisme, la classe et les conséquences du pouvoir. Son œuvre complexe, toujours en avance sur son temps et profondément formatrice pour les jeunes générations d’artistes, a employé la photographie (pour laquelle elle est surtout connue), le tissu, le texte, l’audio, les images numériques, l’installation et la vidéo. Ce volume, couvrant quatre décennies de travail, est l’enquête la plus approfondie jamais publiée. Il comprend la première série de Carrie Mae Weems, comme « Family Pictures and Stories », pour laquelle elle a photographié ses parents et ses amis proches, la légendaire « Kitchen Table Series », dans laquelle elle a posé dans un cadre domestique, et d’autres œuvres et séries acclamées par la critique.
Matt Black, American Geography, Atelier EXB, 2021
Matt Black effectue cinq voyages entre 2014 et 2020 avec un but précis : photographier la frange pauvre des États-Unis, se focalisant sur les villes et les comtés où le taux de pauvreté est supérieur à 20 %. Plus de 160 000 km parcourus, et quarante-six états américains visités. Un travail qui fait référence à ce qu’avaient entrepris Walker Evans et Dorothea Lange dans les années 1930 avec la Farm Security Administration, les deux grands photographes nous offrant chacun dans leur style un état des lieux de l’Amérique pendant la Grande Dépression. Villes en déclin de la “Rust Belt », réserves amérindiennes du Dakota où le taux de chômage atteint 50%, régions du Texas frontalières du Mexique… Une « géographie américaine » de la misère documentée grâce à ses carnets de route, résumant ses rencontres et impressions. Il en résulte des images d’un noir et blanc superbe, offrant des paysages souvent désolés et silencieux, et des portraits tout en pudeur d’habitants luttant pour vivre, capturés dans leur quotidien par un geste ou un détail qui résume toute la tragédie de leurs existences.
Laurent Elie Badessi, Age of innocence, Images Plurielles Éditions, 2020
Age of innocence est constitué de portraits d’enfants et d’adolescents américains (âgés de trois à dix-sept ans) tenant en main une arme à feu. L’auteur a passé trois ans dans un centre de tir à réaliser ces portraits de studio, accompagnant chaque image de la réponse à la question posée à tous ces jeunes participants : « Qu’est-ce qui te plaît dans les armes à feu ? » « Elles procurent du plaisir aux gens et peuvent combattre le stress« , déclare la texane Rylee P., âgée de douze ans, et arborant fièrement un semi-automatique DPMS-Panther LR 308 pratiquement aussi grand qu’elle. Toutes ces déclarations, d’une sincérité banalement effrayante, traduisent l’attachement quasi viscéral des américains aux armes à feu dès le plus jeune âge, faisant de leur pays celui où il y en a le plus en circulation au monde : plus de 300 millions. Voir le livre sur le site des éditions Images Plurielles. Sur le même sujet, les éditions Actes Sud ont publié le dernier ouvrage de l’écrivain Paul Auster, Pays de sang, analysant « une histoire de la violence par les armes à feux aux Etats-Unis« . Un texte accompagné d’images du photographe Spencer Ostrander, qui a photographié les sites d’une trentaine de tueries de masse à travers les États-Unis. A consulter sur le site d’Actes Sud.
Hank Willis Thomas, All things being equal…, Aperture, 2018
Hank Willis Thomas est un artiste plasticien et photographe américain né en 1976 dans le New Jersey, et vivant à New York. Ce catalogue d’exposition résume les thématiques qu’il développe dans son travail, principalement les questions de race, genre et identité dans la culture populaire américaine. Des influences tirées du monde de la mode, de la publicité, du sport, des médias, etc., et traduites dans des installations. « I am much more influenced by Beyoncé than I am Picasso » (« Je suis plus influencé par Beyoncé que je ne suis Picasso« ) nous avoue avec humour cet artiste protéiforme, qui fait de l’identité afro-américaine l’une de ses préoccupations majeures, abordant toutes ses représentations véhiculées dans la culture de son pays. Il fait notamment référence dans ses œuvres à des auteurs comme le photojournaliste Ernest Withers, qui a documenté plus de soixante ans d’histoire afro-américaine, de luttes pour les droits civiques dans le sud des États-Unis englué dans la discrimination raciale. Entretiens avec Kellie Jones, textes de Sarah Elisabeth Lewis, et des commissaires d’exposition Julia Dolan et Sara Krajewski.
Khallik Allah, Souls against the concrete, University of Texas Press, 2017
Khallik Allah est un cinéaste et photographe américain né en 1985 à New York. Souls Against the Concrete offre des portraits de nuit de la communauté afro-américaine du quartier de Harlem, au coin de la 125ème rue et de Lexington Avenue à New York. Khallik Allah, qui a intégré en 2020 la prestigieuse agence Magnum s’inscrit, comme il le dit lui-même, dans « un style photographique inspiré du jazz : le clic improvisé de l’obturateur s’insérant dans la symphonie polyphonique d’un coin de rue la nuit« . Ici, les visages surgissent de l’obscurité, entourés de halos multicolores, racontant des vies parfois détruites par la dépendance à la toxicomanie, ou la pauvreté. Mais le photographe évite toute mise en scène misérabiliste : « Pauvres mais joyeux« , comme il les décrit dans la préface. Cette première monographie fait suite à un long-métrage documentaire, Field Niggas (2015), lui-même tourné de nuit. Ce livre nous a été suggéré par un lecteur, alors n’hésitez pas à partager vos coups de cœur !
CLASSIQUES à voir ou revoir
Quelques mois après la disparition du célèbre photographe franco-américain William Klein, la bibliothèque du Château d’eau vous propose de (re)découvrir en version originale l’un de ses livres emblématiques, New York. En attendant William Klein : Yes, une rétrospective de son travail photographique, cinématographie et pictural édité par l’Atelier EXB fin 2022 (en commande).
William Klein, New York, Éditions du Seuil, 1956
William Klein (1926-2022), fils d’immigrés juifs hongrois, était un photographe, peintre, plasticien, graphiste et réalisateur franco-américain. « Ma devise en faisant le New York était : Anything goes. Elle me va toujours, encore aujourd’hui. Pas de règles, pas d’interdits, pas de limites« . En 1954, William Klein retourne à New York après 8 ans d’absence et réalise un reportage photographique sur sa ville natale, très loin d’une objectivité documentaire alors dominante à l’époque. Son livre, qui fut refusé par toutes les maisons d’éditions américaines contactées, va faire date dans l’histoire de la photographie, dans cette façon de mettre en scène une ville : de manière volontairement chaotique, par des compositions décadrées, violemment contrastées, toujours en mouvement, et prises sans se distancier du sujet photographié. Une manière de traduire concrètement cette effervescence permanente que constitue New York. Pour se faire, il employa un film ultra rapide, un grand angle et une méthode de tirage spécifique qui firent de cet ouvrage un manifeste résolument moderne. D’autres portraits de villes suivront, Rome (1960), Moscou (1964) et Tokyo (1964).
Grandes EXPOSITIONS
Zanele Muholi, Tate, 2020
Ce catalogue d’exposition, édité par la Tate Gallery, présente le travail de la photographe sud-africaine Zanele Muholi (née en 1972). L’artiste se définit elle-même comme « une activiste visuelle« , et documente la vie des LGBTQIA+ pour leur offrir plus de visibilité. L’ouvrage (ainsi que l’exposition à la Tate) avait ainsi un objectif clair de « refléter ses principales préoccupations, comme donner de la visibilité à sa communauté ; promouvoir la tolérance, la compréhension mutuelle et le respect ; et être une plateforme permettant à leurs participants de s’exprimer« . De sa première série « Only Half the Picture » aux autoportraits en noir et blanc de « Somnyama Ngonyama », en passant par « Faces and Phases » et « Brave Beauties », ce catalogue embrasse tout son parcours jusqu’à aujourd’hui. Textes critiques de Candice Jansen, Pamella Dlungwana et alli ; ainsi qu’un entretien avec l’artiste.
L’exposition « Zanele Muholi » est visible à la MEP (Paris) jusqu’au 21 mai 2023.
Également consultables à la bibliothèque :
- Zanele Muholi, Somnyama Ngonyama, Aperture, 2018
- Zanele Muholi, Faces and Phases, Prestel, 2010
Ergy Landau, Le bec en l’air Éditions, 2022
L’ouvrage propose un parcours à la fois biographique et thématique dans l’œuvre d’Ergy Landau à travers une large sélection de photographies et de nombreuses reproductions de documents provenant des archives de la photographe – négatifs, planches contacts, correspondances, carnets de travail, publications dans la presse, livres pour enfants… – , la majeure partie étant publiée ici pour la première fois. Cette monographie rétablit ainsi Ergy Landau à sa juste place dans l’histoire de la photographie du XXe siècle, tout en contribuant à la reconnaissance du rôle décisif des femmes dans l’histoire de la photographie.
Textes de Laurence Le Guen, David Martens et Kathleen Grosset.
Exposition présentée du 23 septembre au 26 février 2023 à la Maison de la Photographie Robert Doisneau (Gentilly).
Penser La PHOTOGRAPHIE
« Trouver la bonne image, l’editing façon Raymond Depardon« , Réponses Photo n°356 (janvier/février 2023)
Ce dossier traite d’une étape primordiale pour tout photographe voulant montrer son travail : l’editing. Savoir choisir les bonnes images en fonction de son projet, trouver le rythme pour qu’elles fonctionnent entre elles, pour qu’elles puissent dérouler un récit, et construire une mise en scène comme pourrait le faire un cinéaste… Les conseils pratiques sont ici dispensés par un grand nom de la photo : Raymond Depardon, qui décortique sa méthode. Pour réaliser ses editing ce dernier utilise planches-contacts et tirages de lecture, et évite de se laisser obnubiler par ce qu’il appelle les images « Fragonard », celles que l’on considère comme « meilleures ». Un cas pratique est également décrit, au sujet d’un de ses reportages, ainsi que l’analyse de l’une de ses planches-contacts (sur la chute du mur de Berlin en 1989). Le dossier offre également un article sur le logiciel de montage photo Lightroom.
Graciela Iturbide, On dreams, symbols, and imagination, Aperture, 2022
Avec la série « the photography workshop series » Aperture propose « d’offrir l’expérience d’un workshop dans un livre« . La grande photographe mexicaine Graciela Iturbide s’est prêtée au jeu, accompagnée par Alfonso Morales Carrillo et Mauricio Maillé. Elle décrit sa pratique photographique, mais aussi son processus créatif, le tout accompagné par les images de son choix issues de ses débuts jusqu’à aujourd’hui (des années 70 à 2019). Graciela Iturbide raconte sa vie et son parcours de photographe par l’intermédiaire du « je », sur le ton de la confidence. Richement illustré, l’ouvrage permet ainsi d’entrer dans son œuvre de façon à la fois pratique et intime.
> Voir le livre sur le site Aperture
Jeune PHOTOGRAPHIE
Revue Foam, n°62 (septembre 2022) Karolina Wojtas, Portfolio
Karolina Wojtas (née en 1996) est une photographe polonaise, et a étudié à l’école de cinéma de Lodz (Pologne) et à l’institut de photographie créative en République tchèque. Cette artiste décalée définit sa pratique ainsi : » Mes images sont laides, étranges, insensées – il s’agit d’une combinaison de documentation, de mises en scène et d’heureux accidents… N’importe quoi d’imprévu. C’est probablement ce qui m’intéresse le plus dans la photo« . Sa série « We can’t live – without each other ? » met en scène son frère qu’elle martyrise dans des mises en scène comiques, le tout avec son approbation, bien entendu. Karolina Wojtas propose des photographies aux couleurs saturées, prises au flash, tentant de « briser toute harmonie ». Installations, vidéos et impressions sur tissus mettent en scène son univers excentrique.
> Voir le site de la revue Foam éditée par le Musée de la photographie d’Amsterdam
Revue Epic n°8 (octobre-décembre 2022), Alexis Vettoretti, Paysanes
Alexis Vettoretti (né en 1989), est un photographe documentaire français ayant obtenu le prix ETPA en 2013, et membre du studio Hans Lucas. La série « paysannes » propose des portraits couleur d’agricultrices, assez âgées pour avoir vu défiler le siècle. Prises en photo dans leur cuisine ou salon, dans leurs tenues quotidiennes, Thérèse, Gracieuse ou Bernadette s’offrent sans artifices à notre regard et traduisent un monde paysan pratiquement disparu. Chaque image est accompagnée d’un petit texte racontant leurs trajectoires de vie. Une photographie sociale où empathie et pudeur se mêlent, pour rendre hommage à ces personnes peu visibles dans notre société contemporaine. Cette série a remporté la mention spéciale du Prix de la photo Camera Clara 2022 qui promeut « une écriture singulière favorisée par l’utilisation de la chambre« .
Édition – Nouvelles maisons
Maya Paules, Solastalgia / Benjamin Alexandre, Le poumon gauche de la nuit, Bis éditions, 2021
Bis éditions ont été créées en 2018 par Jérôme Bessone et sont basées à Casteljaloux (Lot-et-Garonne). Ce livre est un dialogue entre les photographies de Maya Paules et les poèmes de Benjamin Alexandre. L’intime se dévoile dans les images feutrées de Maya Paules, déroulant des fragments d’enfance nimbés d’une lumière crépusculaire, comme si la vie était suspendue entre le rêve et la réalité. Cet onirisme convoquant une nature édénique est soutenu par la prose tendue de Benjamin Alexandre, Le poumon de la nuit donnant un fil rouge qui court de pages en pages.
Clément Chapillon, Les rochers fauves, Dunes Éditions, 2022
Dunes est une jeune maison d’édition parisienne de livres de photographie, et entend « raconter des histoires, et à travers elles l’histoire de notre monde contemporain ». Les rochers fauves font suite à leur première parution, Reaching for dawn d’Elliott Verdier, sortie en juin 2021 (également présent à la bibliothèque). Depuis plus de 20 ans, Clément Chapillon se rend régulièrement sur l’île d’Amorgos, située au cœur de l’archipel grec des Cyclades. Ce livre raconte ses escapades insulaires, documentant une vie isolée où la nature et les éléments imposent leurs rudes présences. Un récit photographique empreint de poésie et tentant de restituer à la fois la sauvage beauté des lieux, ainsi que la vie des habitants.
Françoise Beauguion, Le pont du diable, VOST édition, 2021
VOST édition est une maison d’édition basée à Marseille et à Toulouse, et est composée de 3 artistes : Lilie Pinot, Françoise Beauguion et Oriane Bault. Créée par un collectif de photographes ayant l’ambition d’éditer des livres d’artistes, VOST est lancé en 2021. L’aventure a pourtant débuté en 2012 à Arles, avec le collectif du même nom, formé par les photographes Françoise Beauguion, Oriane Bault, Lilie Pinot, Tifenn Ripoll, Matthieu Rosier et Olivier Sarrazin. S’ensuit en 2020 la création d’un journal Un autre monde, journal de rue vendu par des personnes en situation de grande précarité. VOST édition propose des ouvrages en édition limitée, et organise des événements autour d’expositions photos : lectures, performances, et projette de créer une collection jeunesse. Le pont du diable illustre à lui seul les ambitions de la maison d’édition : il est un objet éditorial unique en édition numérotée et à l’Editing soigné, comportant des risographies. L’ouvrage est l’aboutissement d’une résidence d’artiste, « Lumière d’encre », effectuée par l’auteure à Céret (Pyrénées-Orientales). Françoise Beauguion a produit textes et photographies en intégrant des archives des habitants de la ville au pont du diable. Une balade à la fois littéraire et photographique, créant un récit basé sur des images vernaculaires racontant une région, un village, des trajectoires de vie.
Lilie Pinot, Ne me fais pas croire que tout va bien, autoédition, 2018
Lilie Pinot, co-fondatrice du collectif VOST, a autoédité ce livre d’artiste en forme de leporello, où l’on parle d’amour adolescent et de rupture. Ses photographies granuleuses au noir et blanc contrasté alternent avec quelques images en couleur fantomatiques, le tout ponctué par un texte traitant des affres de la passion que l’on croit éternelle, surtout aux prémices de sa vie amoureuse. « Je travaille l’esthétique de la trace : un reste qui matérialise à la fois l’absence et la présence, reliques qui contiennent l’oubli, le deuil et questionnent la perte« .
The Gould Collection
« Des livres photo qui réunissent photographes et écrivains »
The Gould Collection est un éditeur et une série de livres de photographie créés en hommage à Christophe Crison, collectionneur de livres de photographies, amoureux de littérature et de culture japonaise, mort prématurément en 2015. Il publiait également sur son blog de nombreux articles sur la photographie, le cinéma et la littérature sous le pseudonyme de « Gould Bookbinder » (personnage de roman de l’écrivain new-yorkais Stephen Dickson). A ce jour 6 volumes sont parus, associant à chaque fois un photographe et un écrivain que Christophe Crison admirait. Pour chaque volume les images sont imprimées sur des feuilles de papier lustré blanc, les nouvelles littéraires sur un papier gris texturé de plus petit format rythmant le portfolio. Chaque écrit est publié en anglais et en japonais. La maison d’édition est codirigée par Laurence Vecten (Paris), Russet Lederman (New York) et Yoko Sawada (Tokyo).
La bibliothèque du Château d’Eau possède 3 volumes :
- It don’t mean a thing, photographies de Saul Leiter et nouvelle de Paul Auster (volume 2, 2017)
- On keeping a notebook, photographies et dessins de Jamie Hawkesworth et essai de Joan Didion (volume 4, 2019)
- Two men arrive in a village, photographies de Jo Ractliffe et nouvelle de Zadie Smith (volume 5, 2021)
- Falsification (en commande), photographies de Seba Kurtis et nouvelle d’Hiromi Kawakami (volume 6, 2022)