Exposition Richard Pak « La Firme » > 24 oct. 2024 – 5 janv. 2025 – Fermetures exceptionnelles à 16h les 24 et 31 décembre.

Pendant les vacances de Noël 2024, la bibliothèque est ouverte uniquement sur rendez-vous.

Du mardi au dimanche de 11h à 18h au 58 allées Charles de Fitte (nouveau lieu pendant la durée des travaux).

Janvier/février 2024 à la bibliothèque

Modifié le :

1 mois 1 thème : Best of Sweden, ou la photographie en Suède 

L’exposition « la photographie comme point de départ »  (présentée au Château d’Eau fin 2023) a permis de mettre en lumière le travail du designer et graphiste suédois Greger Ulf Nilson, dédié en grande partie aux livres de photographie. Il a conçu et dessiné plus de 150 titres, en collaboration étroite avec les auteurs, pour coller au plus près de leurs visions artistiques. Voici une sélection de quelques volumes acquis par la bibliothèque illustrant à la fois son travail créatif et la photographie en Suède, Greger Ulf Nilson ayant travaillé avec les plus grands noms. 

Vue de la couverture du livre Photobook in Sweden

Niclas Ostlind, Published : Photobooks in SwedenKoenig Books, 2019 

Le livre photo est l’objet, depuis les années 2000, d’une attention de plus en plus accrue dans le champ culturel, légitimant son importance cruciale dans l’histoire de la photographie. Published est la première mise en perspective importante de l’histoire des livres de photographie en Suède, des années 1860 à nos jours. Niclas Ostlind a réunit dix photographes, éditeurs, designers, collectionneurs, bibliothécaires, écrivains et libraires suédois les plus influents pour parler de leur travail et de leurs visions du livre photo. Distribué en trois thèmes majeurs (Société, Ego et Image) l’ouvrage envisage cet objet tant sur le plan de sa matérialité (choix du papier, du format, etc…), que du contenu (editing, lien texte image, graphisme etc.). Une somme critique essentielle, allant des premiers livres comportant des tirages à l’albumine aux conceptions graphiques les plus contemporaines.  

Ulf Lundin, Best of sweden, Galleri Magnus Karlsson, 2023 

L’artiste visuel Ulf Lundin (Alingsås, 1965) a passé près de quatre ans pour réaliser ce « meilleur de la Suède », titre dont l’ironie n’échappe à personne dès que l’on feuillette le livre. Prenant le contrepied des clichés associés à un imaginaire nordique sauvage et immaculé, il a photographié des environnements urbains ou des paysages anonymes proches des non-lieux. Mais un sentiment d’étrangeté se dégage, donnant tout la force à ses clichés : il a en effet comprimé une journée entière en une seule image, en photographiant la même scène du matin jusqu’à la tombée de la nuit. Tous les clichés composites offrent plusieurs expositions, avec contrastes, ombres ou sources lumineuses simultanées, apparaissant en fonction de l’heure de la prise de vue. 

Couverture du livre Best of Sweden
Couverture du livre Undertow

Lisen Stibeck, Undertow, Max Strom, 2021 

 Avec Undertow Lisen Stibeck a expérimenté le procédé du collodion humide, s’appropriant de façon contemporaine un procédé historique en vogue dans les années 1870-1880. Sally Mann, dans sa série What Remains utilisait également en 2003 cette chimie photographique complexe et instable, permettant d’obtenir des clichés ayant une grande palette de gris. Undertow est inspiré des rêves et de l’inconscient de l’artiste, le traitement particulier des images illustrant ses mondes intérieurs tourmentés, aux mises en scène étranges. Il en résulte des photographies brumeuses aux bords ocres, comme brûlées et à la limite de l’abstraction. Un univers esthétique du trouble, renforcé par les images tachées et déformées par le procédé employé. 

Christian Nilson, The Swiss, Verlag Scheidegger & Spiess, 2016 

Christian Nilson est un photographe indépendant né en 1977 et vivant en Suisse. Cet exilé suédois utilise également l’ironie pour nous délivrer un portrait décalé de son pays d’adoption. Les clichés d’une Suisse traditionnelle sont là, des alpages aux tenues folkloriques d’autochtones en passant par un tourisme chic de stations de ski, et s’articulant avec une Suisse plus actuelle capturée dans sa trivialité quotidienne, parmi les intérieurs d’habitants. Mais cette collection d’images diverses, composée en couleur et au flash s’attache plus particulièrement au détail ou à l’anecdotique parfois absurde, désamorçant ainsi ce tour-operator idiosyncrasique. A l’image de ce cliché pris dans un bar panoramique, où l’on aperçoit en fond quelques touristes observant la montagne. Mais au premier plan, surexposé, apparaît un bouquetin naturalisé, occupant tout l’espace de la photo. 

Couverture du livre The Swiss
Couverture du livre de Martin Bogren

Martin Bogren, ItaliaBokforlaget Max Ström, 2016 

Martin Bogren (Suède, 1967) conjugue dans son travail vision subjective et approche documentaire, le tout dans un noir et blanc granuleux que l’on retrouve dans toutes ses productions. Italia délivre un portrait tout en nuances de gris et nimbé de flou des villes de Naples, Bologne, Turin ou encore Palerme, à travers portraits d’habitants et paysages. L’Italie comme un rêve sous les cendres, imaginé en arpentant les rues sans but, « avec un cœur lourd et la solitude comme compagnon permanent« . 
Martin Bogren est lauréat de nombreuses bourses et prix nationaux en Suède, et son travail est régulièrement exposé à l’international. 

 

JH Engström et Anders Petersen, Back from home, Max Ström, 2009 

L’ouvrage associe deux grands noms incontournables de la photographie suédoise contemporaine : JH Engström (né en1969) et Anders Petersen (né en 1944). Engström a été l’assistant de Petersen et son travail en fut fortement influencé. Ils nous livrent dans le bien nommé Back from home une chronique de la région dépeuplée du Värmland, contrée de forêts et de lacs dont ils sont tous les deux issus. Moments intimistes qui semblent être volés, portraits, scènes (parfois absurdes) de la vie quotidienne s’entremêlent dans le travail de Petersen, le tout dans un noir et blanc profond et contrasté façonnant sa signature artistique. Une certaine dramaturgie expressionniste et oppressante se dégage de ses clichés à la force brute et aux cadrages agressifs. Engström poursuit dans la deuxième partie du livre cette exploration du Värmland avec des images à la tonalité plus mélancolique et documentaire, utilisant également la couleur. Son style, moins sombre que celui de Petersen, se retrouve malgré tout dans le refus des « belles images », lui aussi essayant de capturer nos pulsions de vie les plus vitales. Le livre a remporté le prix du livre d’auteur aux Rencontres d’Arles en 2009. 

Couverture du livre From Back Home
Couverture du livre de Lars Tunbjork

Lars Tunbjörk, Vinter, Steidl / Moderna Museet, 2007 

Lars Tunbjörk (1956-2015), troisième élément de la triade suédoise étoilée (avec Engström et Petersen), est celui qui possède le plus cette distanciation ironique qui fait le sel de son œuvre photographique. Vinter, dédié à cette saison centrale pour les pays scandinaves, nous propose une succession d’images en couleur capturant la sombre atmosphère hivernale dans le nord de la Suède. Mais chez Lars Tunbjörk, pas d’ambiance doucereuse parfumée à la cannelle. Les bonhommes de neige ou les voitures sont couverts de neige sale, et les intérieurs des maisons laissent entrevoir une déco aux couleurs criardes, accentuées par l’éclairage spécifique du flash. Un univers peuplé d’habitants faisant la fête, que l’on devine saouls, ou seuls, entourés par leur ennui. Un portrait d’une modernité suédoise standardisée qu’il esquisse avec acidité, mais toujours avec un humour décalé. 

Maja Forsslund, AKT, Steidl, 2013 

Avant d’embrasser sa carrière de photographe Maja Forsslund (Stockholm, 1975) s’est initiée à la peinture classique et à l’étude de l’anatomie aux Beaux-Arts de Paris. AKT rend subtilement hommage à l’histoire de l’art, et plus particulièrement à la tradition artistique des nus académiques, courante au XIXe siècle. Entre 2001 et 2006 elle a photographié des modèles posant nus pendant les cours d’un atelier des Beaux-Arts de Cracovie (Pologne). Mais Ioin de tout académisme, il se dégage de ses photographies en noir et blanc un sentiment d’étrangeté : ces hommes et femmes de tous âges, figés dans leurs poses contraintes, apparaissent avec objets et accessoires divers (radiateurs, estrades, lampes, chevalets, tissus…), composant un making of qui déréalise chaque scène.  

Couverture du livre AKT
Couverture du livre Hammarkulen

Jensen S. Jensen, Hammarkulen, Hasselbad Center, 2013 

Jens S. Jensen (1946-2015), photographe et écrivain, a documenté pendant quarante ans le quartier d’Hammarkulen (« la colline au marteau ») dans la banlieue de Göteborg en Suède. Entre 1965 et 1974 un projet de logements sociaux naissait (« Miljonprogrammet »), initié par le parti social-démocrate au pouvoir. Jensens, préoccupé par la vie des classes populaires, a photographié et interviewé en 1973 les habitants dans leur environnement de béton, synonyme à l’époque d’une vie meilleure. Quarante ans après, il y est retourné, confrontant avec justesse et beauté ses images avec celles prises dans le passé. Il nous délivre un témoignage documentaire empreint de nostalgie et de tendresse, où l’on sent affleurer en permanence la proximité qu’il a eue avec les habitants.  

Denise Grunstein, Figure out, Arena, 2010 

Denise Grunstein (1950-2023) était une photographe finlandaise vivant en Suède. Ce catalogue d’exposition recoupe une partie de sa carrière (1981-2010), débutant par des photographies en noir et blanc telles « Zone V » (sur la Shoah) ou « Jaisana » (1999) pour envisager des séries en couleur comme « Dear Prudence » (2008) ou « Figure Out » (2009). Un work in progress permanent, que ses dernières séries symbolisent. Dans « Figure Out » elle se photographie sur une plage déserte affublée de perruques lui oblitérant le visage, devant une table couverte d’un drap blanc. Une mise en scène teintée de surréalisme illustrée par des couleurs éclatantes, proche d’une performance, expérimentations que l’on retrouvait également dans « Figur i landskap » (2001). Un univers particulier où la figure féminine est centrale, et à (re)découvrir. 

Couverture du livre de Denise Grunstein

Nina Korhonen, Minne. Muisto. Memory.Journal, 1997 

Nina Korhonen est née en 1961 en Finlande, et vit et travaille en Suède depuis 1981. Les photographies, prises entre 1978 et 1995, traduisent son enfance bucolique passée en Finlande. Ce passé, plus proche d’une nostalgie mémorielle que d’un récit vécu, est véhiculé par deux jeunes filles vivant un été insouciant à la campagne, que Nina Korhonen a suivies. Des vacances lumineuses faites de baignades et de jeux, ou de sieste paresseuse dans les bottes de foin, entourées d’animaux de la ferme. Ses photographies en noir et blanc transmettent avec poésie la douceur estivale et l’insouciance d’une enfance au bord de l’adolescence qu’a vécue l’auteure, les deux jeunes filles, comme des doubles rêvés, rejouant ainsi ses souvenirs, sa mémoire.  

Tuija LindströmETC1989 

Tuija Lindström (1950-2017) possédait la binationalité finlando-suédoise, et fut une grande source d’inspiration pour de nombreuses photographes scandinaves. Elle fut elle-même influencée par un autre grand nom de la photographie suédoise, l’excellent Christer Strömholm (1918-2002), tout en revendiquant fermement un female gaze avant l’heure. Ses expérimentations en chambre noire, l’attrait pour le courant pictorialiste donnent toute la puissance à ses clichés d’un noir et blanc charbonneux empreints d’une beauté sensuelle. Paysages et natures mortes alternent dans l’ouvrage avec des portraits d’enfants et des nus féminins, composant son univers intimiste. ETC fut son premier livre publié. Elle se fit ensuite connaître avec la série « The Girl’s at Bull’s Pond » (« Kvinnorna vid Tjursjön », 1991). 

Elle a également été la première femme suédoise à enseigner la photographie à l’université de Göteborg. 

Couverture du livre de Tilja Linstrom

Autour de l’exposition Arnaud Brignon 

L’exposition « Us » est visible jusqu’au 14 avril 2024 à la galerie du Château d’Eau, Toulouse.

Couverture du livre d'Arno Brignon

Arno Brignon, Us, Galerie Le Château d’Eau / lamaindonne, 2024 

Arno Brignon (France, 1976) a effectué de 2018 à 2022 trois voyages dans l’est des Etats-Unis, avec comme étapes des villes rappelant le vieux continent : Amsterdam, Berlin, Paris, Athens ou Rome, etc., clin d’œil humoristique pour signifier à la fois l’ascendance européenne des USA, mais pour aussi pour mieux la déconstruire. Ce road trip effectué avec sa compagne et sa fille n’avait pas d’ambition documentaire : les soixante photographies argentiques présentées dans le livre, et réalisées sur films périmés déclinent plutôt, en couleur et noir blanc, un voyage fait de sensations et émotions intérieures vécues au gré des paysages et rencontres. Le catalogue d’exposition s’enrichit d’un carnet de route rédigé par l’auteur au fil des kilomètres parcourus, contextualisant les images. Us illustre une poésie photographique, les espaces géants de cette Amérique moins spectaculaire que Monument Valley ou les paysages du Montana alternant avec des épisodes intimes tirés d’un quotidien familial forcément bouleversé.  

Autour de l’exposition Philémon Barbier 

L’exposition « Rien à perdre » est visible jusqu’au 14 avril 2024 à la galerie du Château d’Eau, Toulouse. 

Couverture du livre de David Delaplace

David Delaplace, Les OFF, Ramsay, 2023 

David Delaplace est un photographe et directeur artistique évoluant dans le rap. Les Off est son second livre, après le remarqué Le visage du rap paru en 2017 ; il est devenu progressivement l’un des photographes officiels de ce milieu musical. L’ouvrage regroupe de nombreuses productions de l’artiste autodidacte : shootings presse, de clips et cover d’albums illustrant une grande partie de la scène artistique française. Au-delà de ce recueil d’images imposant couvrant la production rap des années 2020, il dévoile également les coulisses et nous parle de ses méthodes de travail. Comme pour la shooting cover de l’album de Bramsito, « Enchanté » (2023), où il fit construire un décor dans l’eau, au bord de la mer. 

  

 

Vincent Piolet, Hip Hop 360 RMN – Grand Palais, 2022 

Ce catalogue d’exposition résume « une histoire du hip-hop en France depuis les années 80« , de sa naissance avec le DJ pionnier Dee Nasty, jusqu’à nos jours, comme avec le producteur Therapy 2093 (de son vrai nom Mehdi Mechdal), ayant travaillé avec Booba et Kaaris, ou les productions DIY sur Soundcloud de Lala &ce. Véritable culture populaire, le hip-hop embrasse à la fois le graff, le tag, la breakdance et le rap, ce courant musical étant devenu au fil du temps le son de la génération des milleniums. L’ouvrage, richement illustré, raconte son histoire foisonnante par le biais d’interviews de personnalités influentes du milieu : producteurs, musiciens ou bien encore programmateur radios comme Fred Musa.    

  

 

Couverture du catalogue Hip Hop 360

Classiques à voir et à revoir 

Couverture du livre de Kim Jungman

Kim Jungman, However we saw the same star, KBH.G, 2023 

Le photographe sud-coréen Kim Jungman (1954–2022) travailla tout d’abord dans le domaine de la mode et de la publicité, puis changea brutalement d’univers suite à un voyage effectué de la Chine à la Mongolie en 2006, et qui allait bouleverser sa vie. Ce catalogue d’exposition rend hommage à sa seconde carrière, en présentant les clichés réalisés entre 2006 et 2017 en Corée ou dans le désert de Gobi. Il va immortaliser des paysages naturels le plus souvent en noir et blanc, dans des compositions à la sobriété Zen, dégageant calme et silence. Eau et ciel se rejoignent, comme pour former un tout. Les arbres également acquièrent chez lui à la fois présence et abstraction, tout comme les différentes textures de l’univers minéral. Une œuvre sensible et poétique illustrant sa connexion spirituelle avec la nature.

 
Exposition présentée jusqu’au 11 février 2024 au KBH.G (Kulturstiftung Basel H. Geiger, Suisse) 

   

Le photographe suédois a inauguré en 2022 la première résidence d’artiste de la galerie napolitaine Spot Home. Fidèle à ses tropismes artistiques il va arpenter la chaleureuse et chaotique Naples pour nous livrer dans son noir et blanc caractéristique des portraits de napolitains et napolitaines capturés dans la rue ou dans des intérieurs, en privilégiant les personnages hauts en couleurs. Napoli se compose d’un coffret avec un livret proposant une interview de l’artiste, les images étant présentées à la manière d’une grande affiche. Une fois dépliée, celle-ci révèle les nombreux portraits en petit format. 

  

 

Couverture du livre sur Petersen de Spot Home Gallery
Couverture du livre de Linda McCartney

Linda McCartney, The polaroid diaries, Taschen, 2019 

Pris au début des années 1970 et au milieu des années 1990, ces polaroids résolument vintage, au grain et aux couleurs si spécifiques, nous entrainent dans l’intimité de la famille McCartney, installée sur la côte sud de l’Angleterre. Des moments de leur vie quotidienne traduisant tous une certaine insouciance matinée d’humour, Linda portraiturant également chats, vaches et poneys dans la verte campagne écossaise, où la famille aux quatre enfants possédait une ferme. Parfois, mais rarement, un membre des Beatles apparait sur une photo, ou, dans les années 90, Johnny Depp et sa compagne du moment, la top model Kate Moss.   

Linda MacCartney (1941-1998), photographe autodidacte, travailla pour des magazines comme Rolling Stone ou Town & Country. Elle était également musicienne, notamment avec les Wings, groupe post-Beatles de Paul McCartney.  

 

Penser la photo 

Couverture du livre Collaborations

Collectif, La photo une histoire de collaboration(s)delpire & co, 2023 

Mené par cinq théoriciennes et praticiennes de la photographie, cet ouvrage revisite de façon militante l’histoire de la photographie en remettant en cause les récits dominants, ce medium ayant été « institutionnalisé(e) en tant que technique au service du pouvoir impérialiste, patriarcal et racial » selon les auteures. Organisé en huit sections et comprenant plus de mille photos et des contributions de cent-vingt auteurs, il remet au centre de la réflexion la collaboration entre « tous les participants à la réalisation d’une photographie, qu’ils soient reconnus et consentants ou non« . L’ouvrage aborde ainsi les questions de la construction du sujet en photographie, mais également celles du genre, des origines, de la hiérarchie entre classes sociales ou de l’identité de groupe. 

Sous la direction de Ariella Aïsha Azoulay, Wendy Ewald, Susan Meiselas, Leigh Raiford et Laura Wexler. 

  

Collectif, Elles, Textuel, 2023 

Elles x Paris Photo est un programme initié en 2018 par le festival Paris Photo, en partenariat avec le ministère de la Culture, pour promouvoir la visibilité des femmes artistes et leurs contributions à l’histoire de la photographie. Il est soutenu, depuis 2019, par « Women In Motion », un programme de Kering pour mettre en lumière les artistes femmes dans les arts et la culture. L’ouvrage réunit cent-trente photographes contemporaines, classées par ordre alphabétique. Chaque artiste dévoile une image emblématique de son travail et l’accompagne d’un texte définissant sa vision de la photographie. Elles permet d’envisager en un seul volume de nombreux noms de femmes photographes, participant ainsi à une visibilité accrue de leurs créations. 

  

 

Couverture du livre Elles
Couverture du livre Femmes photographes

Sylviane Van de Moortele, Femmes photographes – dix ans de luttes pour sortir de l’ombre, Loco, 2023 

L’ouvrage s’attache à raconter une décennie (2013-2023) d’engagements militants pour lutter contre « l’invisibilité où les femmes étaient tenues dans le domaine de la photographie« . Il fait suite aux discussions de l’auteure avec la photographe et activiste féministe Marie Docher, qui en 2014 adressa une lettre ouverte au directeur de la Maison Européenne de la Photographie alertant que « depuis 1996, la MEP a présenté 280 expositions individuelles, et 82,5% d’entre elles présentaient des travaux réalisés par des hommes… ». Résumé par année il permet de connaître les avancées des reconnaissances des femmes photographes, autant dans le domaine des idées que des manifestations culturelles ou des avancées politiques. 

  

 

Abigail Solomon-Godeau, Reconsidérer la photo érotique, Éditions de la Sorbonne, 2022 

Abigail Solomon-Godeau est une historienne de l’art et de la photographie, critique et commissaire d’exposition américaine. Elle analyse ici les débuts de la photographie érotique et pornographique française, devenue dans les années 1840-1850 une production importante et généralement illicite. Le texte s’inscrit à l’aune des théories féministes, et analyse le regard dirigé vers le corps féminin, « les structures patriarcales – psychiques et sociales –  (ayant) un rôle qui informe l’acte de regarder« . Ecrit en 1987 ce texte fait partie des premiers essais féministes sur la question, plutôt éludée dans le domaine de l’histoire de la photographie.  

  

 

Couverture du livre d'Abigail Solomon-Godeau

Jeune photographie

Couverture du livre de Christophe Barraja

Christopher Barraja, De chlore et de rosé, Fisheye Éditions, 2023 

De chlore et de rosé nous plonge dans la moiteur d’un été passé en bord de mer ou allongé près d’une piscine, légèrement étourdi par le soleil et l’oisiveté. Un univers sensoriel décliné en technicolor, où le temps semble suspendu. Les images glossy de Christopher Barraja capturent des détails de visages éclairés par le soleil couchant, des corps à demi nus flottant dans une eau verte coruscante, ou un short de bain d’un rouge éclatant posé sur une roche ocre… Mais  cet Eden sensuel est troublé par des images au flou légèrement inquiétant, ou illustrant une mauvaise vibration dans l’air, un danger imminent, à l’image de ce dos comportant des traces de griffures. 

Christopher Barraja a reçu le Grand Prix Picto de la photographie de mode en 2022. 

  

Marco Zorzanello, Tourism in the climate change era, André Frères Éditions, 2023  

L’auteur, photographe documentaire et photojournaliste italien, nous sensibilise de façon radicale aux ravages du tourisme de masse à l’heure du changement climatique, en déroulant quatre projets symboliques à travers le monde : « Water tour » en Palestine et Israël,  « Iceberg Souvenir », au Canada, Groenland et Islande, « Lost Paradise », aux Maldives et « Snow Land », situé dans les Alpes italiennes des Dolomites. Atolls des Maldives transformés en resort de luxe, terrain de foot faisant face à des icebergs, désertification avancée en Palestine, etc. Toute l’absurdité et la démesure de nos sociétés des loisirs se retrouvent dans ces images qui se transforment sans en avoir eu l’intention en scènes surréalistes et absurdes. Elles sont contextualisées par des textes de chercheurs ou autres spécialistes du climat, ajoutant à l’urgence d’une situation mondiale catastrophique, et qui semble avoir déjà atteint son point de non retour. 

  

Couverture du livre Tourism in a climate change era