Exposition Richard Pak « La Firme » > 24 oct. 2024 – 5 janv. 2025 – Fermetures exceptionnelles à 16h les 24 et 31 décembre.
Du mardi au dimanche de 11h à 18h au 58 allées Charles de Fitte (nouveau lieu pendant la durée des travaux).
Novembre 2022 à la bibliothèque
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Chaque mois, découvrez quelques-unes des nouvelles acquisitions de la bibliothèque. Les choix sont le fruit d’une réflexion collective de l’équipe, d’échanges avec les photographes, de vos suggestions d’achat et des coups de cœur des lectrices et lecteurs qui fréquentent le lieu. Chaque sélection est organisée en thèmes mêlant parutions récentes et culture photographique. Des propositions volontairement éclectiques et pour tous les niveaux de sensibilité.
1 mois 1 thème
En ce mois de novembre qui est celui de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, la bibliothèque vous propose des autrices qui agissent pour dénoncer ces crimes.
Camille Gharbi, Faire face, histoires de violences conjugales, The Eyes, 2022
Cette première monographie de l’artiste visuelle française Camille Gharbi est le résultat d’un long projet sur les violences faites aux femmes et les violences au sein du couple. Réalisé entre 2017 et 2022, il rassemble trois séries de photographies : la première, intitulée « Preuves d’amour », dénonçant la banalité des féminicides conjugaux, la seconde « Les monstres n’existent pas » (2019-2022) sur des détenus incarcérés pour des faits de violences conjugales ou de féminicides, et la troisième « Une chambre à soi » (2020-2021) sur le processus de reconstruction de soi lorsqu’on a été victime d’actes violents.
Louise Deschamps, L’objet de mon viol, Actes Sud, 2022
Le livre s’articule autour d’une série de témoignages recueillis auprès de neuf personnes ayant subi la même agression que l’auteure, et les objets identifiés aux viols vécus. La photographie et le collage de ces objets permettent le témoignage et l’expression de ressentis intérieurs contradictoires, entre refoulement, dénonciation, colère et résilience : « L’objet de mon viol porte mon secret, ma honte, ma peur et mon chagrin mais surtout la beauté de l’insouciance regrettée. »
Zoé Ingrid, #Ingrid, RVB Books/Gato Negro Ediciones, 2022
La photographe suisse Zoé Ingrid décrypte depuis 2017 le phénomène systémique et structurel des féminicides, et les questions soulevées par leur médiatisation. #Ingrid est un livre hommage à Ingrid Escamilla Vargas, assassinée à 25 ans par son compagnon. Par la suite, les tabloïds mexicains n’ont pas hésité à diffuser en une le corps dépecé de la jeune femme. En réaction, et sous le hashtag #IngridEscamillaVargas, de nombreux internautes ont posté sur les réseaux sociaux des photographies de lacs paisibles, de couchés de soleil ou de champs de fleurs, pour faire disparaitre du flux ces images macabres.
Laia Abril, On rape, Dewi Lewis, 2022
On Rape est le second chapitre du projet de Laia Abril (Barcelone, 1986) intitulé A History of Misogyny. Cette artiste pluridisciplinaire articule son propos féministe par un ensemble de photographies d’objets en noir et blanc proche de l’inventaire, comme pour celles de vêtements symboliques tels que les uniformes de l’armée américaine, burka, robe de mariée, ou bien encore d’habits de religieuses. Des textes racontant la culture du patriarcat dans de nombreux pays et époques font face à ces images, les faits divers ou autres témoignages relatés rendant tous compte du contrôle du corps des femmes par une normalisation systémique des violences sexuelles.
A voir aussi sur le web les séries de Nieves Mingueza, Case 3181 ou One in Three women
Des classiques à voir ou revoir
Roy DeCarava, Le son que j’ai vu, Phaïdon, 2001
Le Son que j’ai vu est un livre conçu dans les années 1950 par le photographe noir américain Roy DeCarava (1919-2009) et enfin édité par Phaidon. Un très beau livre construit en dyptique entre des vues des rues du quartier de Harlem et des vues en intérieurs des musiciens de jazz. Il déclarait : « Les photographier en dehors de la scène, c’est ma façon de dire que l’environnement influence leur musique, que leur expérience guide leur création« . Refusé par les éditeurs à l’époque on ne peut qu’apprécier d’autant plus les cadrages, les clair obscurs et le rythme qui se dégagent des photographies.
Michel Vanden Eeckhoud, Le Bec en l’Air, 2021
Ce catalogue présente près de trois cents photographies, dont des inédits, formant une large rétrospective du travail de Michel Vanden Eeckhoudt, photographe belge disparu en 2015. Entre humour, douceur et mélancolie, le livre parcourt l’ensemble de sa carrière, de ses premiers clichés dans les jardins zoologiques à ses séries sur le travail, ou sur la frontière belgo-française. Michel Vanden Eeckhoudt, grand représentant d’une photographie documentaire contemporaine, fut un membre fondateur de l’Agence VU’. Voir le livre sur le site de l’éditeur.
Grandes expositions
Photographies en guerre, Musée de l’Armée, 2022
Ce catalogue d’exposition revient sur « la fabrique de l’image de la guerre« , du siège de Rome (1849) à la guerre en Syrie (2017). Issu des collections du Musée de l’Armée, le corpus, riche de plus de trois cents photographies, est construit chronologiquement et accompagné d’essais critiques et d’entretiens permettant de questionner les images de guerre en les resituant dans leur contexte historique. Une approche complète et richement documentée qui permet d’avoir une vision d’ensemble sur ce pan essentiel du photojournalisme. Sous la direction de Mathilde Benoistel.
Frank Horvat 50-65, Éditions la Martinière / Jeu de Paume, 2022
Le catalogue de l’exposition présentée au Jeu de Paume en 2022 rend hommage au photographe disparu en 2020. L’ouvrage explicite les deux axes de son travail, entre le Frank Horvat photoreporter et le photographe de mode, et plus largement ses questionnement sur le statut de regardeur-photographe.
A voir aussi Franck Horvat par Virginie Chardin (2022), dans la collection Photopoche d’Actes Sud, également consultable à la bibliothèque du Château d’Eau.
Penser la photographie
Joan Fontcuberta, Manifeste pour une post-photographie, Actes Sud, 2022
Ivan de la Nuez, Contravisiones 1974-1989, Ediciones Anómalas, 2022
Deux livres autour de la pensée de Joan Fontcuberta nous livrent sa vision actuelle sous la forme d’un décalogue à l’ère de la société numérique (Manifeste) et revisitent ses archives à partir du concept de « contrevision » suivant un editing d’inédits.
Elatiana Razafimandimbimanana, Langues et Photographie, les langues (in)visibles et les enjeux sociaux dont elles sont l’image, L’Harmattan, 2022
Un intriguant travail au croisement de la photographie et de la linguistique qui interroge le rôle de la photographie dans la représentation valorisante ou dévalorisante de soi et de l’altérité. Ce travail de recherche se déploie sur différents contextes (post-coloniaux, urbains, institutionnels, virtuels…) .
Thomas Schlesser, L’image sans l’homme, Le BAL/CNAP/Presses du Réel, 2022
Un nouveau numéro de la série des carnets du Bal posant les enjeux de la représentation non-humaine. Images de surveillance, image scientifique, humain fugitif ou absent, intelligence artificielle, les différentes contributions explorent un monde sans l’homme.
Auto-Édition
Lisa Gervassi, Mommy, 2022
Un livre photo biographique en autoédition, accompagné par la maison d’édition lamaindonne, le festival des Boutographies et Polka Magazine. Le livre questionne la relation mère-fille par une variété d’interventions sur la photographie : collage, broderie, ainsi que divers documents d’archives. Une série de six poèmes composés par Thibault Marthouret complètent cette exploration, vécue par l’auteure comme « un processus d’individuation tout en questionnant ma place dans la société en tant que femme ainsi que mon complexe rapport au désir d’enfant« .
Découvrir le livre sur le site de la photographe MOMMY | lisagervassi
Jeune photographie
Nadine Ijewere, Our own selves, Prestel, 2021
C’est le premier livre consacré à la photographe de mode et portrait qui s’est imposée comme femme noire et artiste pour les grands magazines. Elle a été la première femme noire à réaliser une couverture pour le magazine Vogue. Née en 1992 à Londres, elle poursuit un travail de photographie de mode ainsi que des séries personnelles en Afrique. Elle a fait partie également de l’exposition New Black Vanguard présentée à Arles en 2021.
Voir le site de la photographe : Work – Nadine Ijewere
D’oc, six regards sur l’Occitanie, Images Singulières/éditions lamaindonne, 2022
Six jeunes photographes passés par l’école ETPA Paul Baudon, Théo Combes, Pauline Dupin, Melody Garreau, Adrien Ribet et Marianne Thazet ont répondu à une commande de photographie documentaire portée par le festival Images Singulières de Sète.
- En savoir plus sur le site de l’éditeur : d’oc / six regards sur l’Occitanie – lamaindonne
- Découvrir la commande sur le site du Centre Photographique Documentaire de Sète
- Voir l’école ETPA, mécène du projet
Accros aux toutes dernières parutions ?
Novembre est le mois de la foire internationale de photographie contemporaine Paris Photo et de Polycopies, le festival dédié au livre de photographie sur les quais de Seine.